La maréchale Macbeth, revenant victorieuse d'une bataille, et son compagnon d'armes Banquo, rencontrent trois sorcières qui vont la désigner comme future Dirigeante Suprême.

Ayant été avertie par son épouse de cette révélation surnaturelle, Lady Macbeth va la pousser au crime impardonnable : Le régicide. Le règne de Macbeth, guidé par la culpabilité et la paranoïa, sera placé sous le signe de meurtres sanguinaires, jusqu'à en perdre la raison.

Le metteur en scène se ré-approprie le texte pour le transposer à une époque intemporelle, comme une simple dystopie de prime abord, le roi faisant place au dirigeant suprême, le thane au maréchal ou autre sénateur.

Si l’adaptation est conditionnée à des questions de format (durée 1h30 imposée), elle est aussi attachée aux évolutions culturelles et sociales.

Dans notre société occidentale actuelle, la femme peut prétendre à des métiers auxquels elle n’avait pas accès autrefois. Elle peut se permettre de commander aux hommes. Une femme peut se rêver présidente.

Dans le monde hors du temps de cette pièce, Macbeth s’est battue pour prouver qu’elle est à sa place. Qu’elle n’est pas qu’une femme au milieu d’une cour d’hommes. Et elle a dû le prouver et s'imposer.

La scénographie transpose l’idée d’un échiquier grandeur nature. Les costumes arboreront uniquement le noir et le blanc ; l’unique couleur représentée sur scène au sein d’un univers sombre et ténébreux, sera le rouge, que ce soit par le sang qui s’écoule ou l’utilisation de néons.

Le couple formé avec Lady Macbeth, un amour lesbien, symbolise ici l’infertilité imposée aux personnages du texte originel. Là où se noue tout le drame. Une touche qui vient rapprocher la pièce de Shakespeare de certains débats actuels, comme l’homoparentalité par exemple.

Une nouvelle forme de couple démontrant l'universalité des intrigues et personnages shakespeariens.