Vérité de soldat est construit à partir de la vie de personnages historiques.
Soungalo Samaké, le soldat, a été l’une des personnalités militaires centrales des premières années du régime de Moussa Traoré, comme commandant de la Compagnie de commandos parachutistes du quartier bamakois de Djikoroni, lieu de détention des opposants au régime. Il a écrit son autobiographie, Ma vie de soldat, édité aux éditions de la Ruche à livres.
Amadou Traoré, l’éditeur, est, par une coïncidence qui dépasse la fiction, l’une des victimes de Soungalo Samaké au bagne de Kidal où il a été emprisonné dix ans. Il a créé sa maison d’édition, La Ruche à livres, en 1987.

Construite autour de ces deux personnages réels, la pièce introduit par ailleurs un personnage de fiction, une jeune femme née des viols collectifs des femmes de Djikoroni par l’armée. Elle a appris l’existence du récit de Soungalo et cherche à comprendre d’où elle vient, tout en voulant dissuader l’éditeur de publier le texte. Les trois personnages incarnent ainsi les trois régimes qu’a connus le Mali, la foi dans le socialisme autoritaire et patriotique des débuts, la brutalité du régime militaire, et l’ouverture du débat civique contradictoire.

Docu-fiction théâtral, Vérité de soldat évoque tout à la fois la « grande histoire » et la vision particulière de cet homme, Soungalo Samaké, propulsé par les méandres de la vie à une place qu’il peine à comprendre.
La pièce a été travaillée simultanément en français et en bamanan (bambara), la langue la plus parlée au Mali. Une version surtitrée permettra au public français d’entendre l’expressivité et la musicalité propre au bamanan.