Dada c’est quoi ? « Dada est plus que Dada ! » (Raoul Hausmann). Né en 1915 à Berlin dans un monde en guerre, le mouvement Dada aurait eu 100 ans. Avant-garde artistique, Dada fait exploser l’art moderne et la littérature, les formes et les convictions, s’oppose à toute convention idéologique, politique ou esthétique. Anarchiste et mutin, Dada cherche la liberté, totale, d’expression. Dada est « une bouffonnerie issue du néant  » selon Hugo Ball, écrivain à l’origine du mouvement. Qu’est-ce qu’il nous reste de Dada ? À partir de textes, images, idées, films, objets et archives sonores, Alexis Forestier réalise un montage de courts modules musicaux, théâtraux et plastiques. Où l’on croise aussi bien des hommes politiques, des penseurs, des artistes, tous révolutionnaires à leur manière : Mikhaïl Bakounine, Rosa Luxembourg, Tristan Tzara… Loin de toute commémoration, récupération ou marchandisation, mais dans une démarche archéologique, historico-politique, Alexis Forestier va à la source de Dada, de sa puissance subversive irréductible à sa dissolution. Il en fait jaillir les fulgurances inventives et les survivances. Issus de la scène alternative et punk des années 1980, les endimanchés sont plus que des Néo-Dada. Il y a vingt ans déjà, ils s’inspiraient du Cabaret Voltaire de Zurich, événement précurseur du mouvement. Ceux qui ont vu Le Dieu Bonheur et Changer la vie au TDB durant la saison 14/15 l’ont vécu : ils tentent l’improbable, l’indéfini, l’authentique liberté. Nouvel artiste associé du TDB, on retrouvera souvent Alexis Forestier, son art musical, engagé et joyeux. Et ça nous va bien.