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Lucrèce Borgia

+ d'infos sur le texte de Victor Hugo
mise en scène Lucie Berelowitsch

: Notre travail : Comment monter un drame romantique en 2011 ?

« Ce qui frappe chez Victor Hugo, c’est l’absence de la pensée.
Ce n’est pas un penseur, c’est un être de la nature : il a la sève des arbres dans les veines. »
Nietzsche


La pièce est faite d’émotions premières. Elle a un côté immédiat, brutal et simple.
Elle parle aussi de tout ce qui relève des fantasmes, de tout ce qu’il y a de caché, pulsions et forces. Il y a aussi un rapport fort à l’inconscient et au sommeil : dès la première scène, Gennaro, comme un enfant, s’endort du sommeil du juste, en pleine fête, en pleine rue, lorsque ses amis abordent la question de l’enfant caché de Lucrèce Borgia.
Aussi, le registre théâtral change du tout au tout : une extrême simplicité, un langage très concret, quelques fois même trivial, et ensuite une écriture beaucoup plus tragique ou onirique.
Goethe dit aussi des personnages de Victor Hugo qu’ils sont comme des marionnettes. Ce pourrait être des figures, des archétypes.
De ces figures, de cette société qu’il décrit, de ce personnage de Lucrèce à la fois violée et violeuse, de ces pulsions et tensions, quels en sont les effets dans et sur les corps ?
C’est une des pistes que nous explorerons avec la chorégraphe, ainsi que les mouvements de groupes, et la grande scène d’orgie finale.


La pièce est très visuelle. Elle est construite autour de trois grands tableaux (Affront sur affront. Le Couple. Ivres morts.) Je pense à des peintures, celles de Delacroix, et celles de Goya, qui a pu dire que toute la peinture est dans des sacrifices et des partis pris. Je pense aussi à des films comme Eyes wild shut de Stanley Kubrick, Satyricon de Fellini, l’univers de Pasolini, mais aussi à l’humour du Bal des Vampires de Roman Polanski.


La pièce est aussi très musicale, elle a d’ailleurs été adaptée quelques mois après sa création dans l’opéra éponyme de Donizetti, comme Le Roi s’amuse peu de temps auparavant avait donné Rigoletto, de Verdi.
Elle peut être prise comme une partition, avec des suspens, des crescendos, des silences, des notes tenues, comme des indications d’un rythme relié aux battements du coeur, au sang qui coule dans les veines. Il y a une érotisation du langage, un amour des mots, de la langue.
Nous travaillerons sur une musique originale composée en étroite connexion avec le travail de plateau, et dans chaque lieu avec une chorale de jeunes hommes, que nous intègrerons au spectacle quelques jours avant la première, pour jouer un choeur de moines.


Pour ce travail, toute l’équipe artistique et technique sera réunie pendant un mois en résidence au Trident, sur le plateau du Théâtre à L’italienne.
Cela est fondamental, car nous abordons cette pièce avant tout comme un travail de groupe.
Chaque personnage a la même importance, et toutes ces énergies se répondent et interagissent : les acteurs, la musique, la scénographie, la chorégraphie, les lumières, la direction de la mise en scène.
Nous chercherons à créer tous ensemble cet univers, à trouver la juste distance avec cette écriture et comment la jouer aujourd’hui, comment elle résonne pour nous : qu’est ce que monter un drame romantique en 2011 ?


Pour la scénographie et les lumières, je souhaite partir de l’espace de ce théâtre à l’italienne, de ce qu’il nous offre et ce qu’il nous évoque en tant que tel. Il s’agira d’être attentif à ce que les corps nous racontent sur ce plateau nu, pour construire, au fur et à mesure des répétitions, une esthétique baroque et moderne.
Pour les costumes, nous prendrons comme référence les collections d’Alexander Mac Queen, juxtaposés avec des éléments apportés par les comédiens, pour créer un univers mêlant moderne et gothique.

Lucie Berelowitsch

octobre 2011

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