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Louise, elle est folle

+ d'infos sur le texte de Leslie Kaplan

: Un texte …

Je n’en ai pas fini avec les thèmes ouverts par Duetto 5 - Toute ma vie j’ai été une femme, et je veux explorer plus loin ce que signifie pour moi être une femme ici et maintenant, une femme comme je l’ai écrit « en proie » aux mots, au langage aussi bien qu’à la société d’aujourd’hui. Rien n’est donné une fois pour toutes, rien ne peut se réduire à « une catégorie, une case, ou un cas », tel est le point de vue à partir duquel je pense qu’on peut poser, saisir, retourner cette question, la mettre en situation, la faire circuler en dialogues. En y réfléchissant, je pense que ce questionnement a beaucoup à voir à la fois avec la ville et avec la folie.


Avec la ville, parce que la ville est un autre nom pour notre civilisation actuelle, parce que nous sommes des « habitants des villes » (Brecht), mais aussi parce que la ville est le lieu même de la rencontre, du possible, de la surprise, de l’inattendu.


Avec la folie, parce que nos dérives, mais aussi notre créativité à nous habitants des villes passe par des formes de décalage, d’écart, de marge, de transgression, qui ont à voir avec la folie, parfois la folie qu’on enferme, mais aussi la folie ordinaire, celle qui est là, dessous, et qui peut toujours affleurer. J’ai souvent travaillé ces dérives et ces ouvertures dans mes livres. Je veux continuer, saisir comment la folie recoupe des données de notre monde commun, comme la consommation, le spectacle, l’identité et l’étranger, et comment, si on la suit, on peut l’attraper, ce monde, dans toutes ses dimensions, dans toutes ses directions, guidés que nous sommes par les mots, par tous les mots, par tout ce qui est dit et par tout ce qui n’est pas dit mais qui existe à l’état latent.


Après l’expérience de Duetto5 -Toute ma vie j’ai été une femme, et la joie du travail avec Frédérique Loliée et Elise Vigier, j’ai eu envie de continuer : il y a une très grande entente avec ces deux comédiennes-metteuses en scène, et les allers-retours entre l’écriture, la lecture et le travail de plateau sont pour moi extrêmement stimulants. Elles m’apprennent vraiment ce que c’est le théâtre : un rapport, que j’ai toujours cherché dans mes romans, au présent, à l’ici et le maintenant, un rapport contradictoire, paradoxal, tendu, au monde tel qu’il est et tel, bien sûr, qu’on le souhaite. De par leur histoire au sein de l’équipe du Théâtre des Lucioles elles ont un rapport quasi spontané au collectif, au partage, et l’équipe dont elles s’entourent, vidéo et sons, fait de la transposition des mots en spectacle une véritable recherche, une création continue. J’ai conçu Louise, elle est folle en pensant à elles, à leur présence sur le plateau comme à leur façon de montrer et d’inventer l’univers de ce texte.

Leslie Kaplan

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