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Loin d'Hagondange

+ d'infos sur le texte de Jean-Paul Wenzel
mise en scène Jean-Luc Miesch

: Présentation

Loin d'Hagondange


Faire du théâtre, comme du cinéma, de la littérature ; raconter des histoires, c'est toujours mentir, donner des illusions. Cette idée du "mensonge", du décalage m'a toujours intéressé et c'est en partie le sujet de mon dernier film : Débarquement. Je suis avant tout metteur en scène pour le cinéma et Loin d'Hagondange constitue ma première expérience de mise en scène pour le théâtre. Ce qui m'a frappé d'emblée, c'est le parti que je pouvais tirer de ce texte de J.-Paul Wenzel dans le sens "mensonge" du spectacle. Tout sonne faux, tout est en "diagonale" et par miracle tout semble vrai. Ma mise en scène cherche à mettre cet aspect en évidence. L'histoire, c'est celle de deux petits retraités qui attendent à la campagne loin des leurs et de leur ancien lieu de travail, la mort. C'est on ne peut plus "mélo" et j'ai choisi de faire jouer cela le plus "mélo" possible, tirer les larmes et marquer cela tellement que cela restitue ce décalage dont je parlais. Il y a donc deux niveaux, et cela se marque par exemple par le jeu ultra naturel des deux acteurs dans un décor très artificiel (la maison est toute rose, la toile accrochée au mur est hyperréaliste...). Ça doit donner tout son relief au texte. Cherreau, au T.N.P., avec un décor à la mesure de la scène immense avait transformé ça en théâtre baroque ; j'ai dû penser le décor en fonction de scènes très petites ; alors tout s'imbrique, tout "dialogue" sur la scène : il y a la salle à manger, les fourneaux, la chambre, l'atelier, le jardin : tout communique, c'est un vrai "théâtre". Et puis, à la lecture du texte fait de 13 saynètes souvent très courtes, j'ai trouvé que le choix des épisodes de cette vie quotidienne d'un couple de retraités n'aurait pas été toujours le mien. Alors j'ai ajouté des choses, des informations. Cela donne une sorte d'album de photos de famille projeté entre les scènes sur un écran : les épisodes de la vie de ces gens auxquels j'ai aussi donné un nom : Lacenaire (un célèbre anarchiste du début du siècle). Dans la pièce, tout est faux tout est artificiel, mais tout marche jusqu'au gaz ou l'eau de la cuisine : c'est comme ça que l'on peut "faire passer" le spectacle. Quand on a joué la pièce dans la campagne, j'ai vu que cela "passait" car les gens âgés dans la salle parlaient, participaient. Ils étaient contents et pourtant le sujet n'est pas vraiment drôle. Et puis c'est une pièce pleine de chansons, de vieux airs d'opérette. J'ai insisté sur ce côté réaliste et "souvenir vécu" en prenant par exemple la version chantée par Bourvil pour l'Auberge du Cheval Blanc. Et puis pour accompagner les projections sur l'écran, j'ai choisi une musique de Jean Wiener, un concerto pour accordéon et orchestre, à la fois très populaire et classique. Jean-Luc Miesch (Propos recueillis)

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