L’histoire de ce musicien traverse ‘‘l’apprentissage, la leçon, le travail solitaire qui va culminer dans le groupe, la réussite, la formation d’une harmonie et la dislocation de celle-là‘‘.

Ce texte, écrit dans une forme libre et aérée, s’appuie sur des moments vécus, des souvenirs ou des histoires vraies; David Lescot est trompettiste.

Il raconte les sensations que procure le travail d’un instrument, son aspect charnel et la douleur physique.
C’est drôle et terrifiant.

On y entend des voix qui reviennent inconsciemment, des pensées de musiciens (ou bien ce sont les voix secrètes de leurs instruments eux mêmes) avec des tonalités variables, lentes et langoureuses ou rapides, qui devraient secouer le corps de celui qui écoute et le transporter ailleurs.

L’instrument à pression est construit comme une enquête, une reconstitution, ponctuée des scènes qui jalonnent cette ascension et cette chute (la première leçon, les engagements dans des clubs borgnes, la violence des jams sessions, un amour idéal et tragique avec une contrebassiste, les premiers signes de dérèglement, la fuite en avant dans une musique inaudible). Le dialogue alterne avec le récit, le monologue intérieur, le témoignage, le discours didactique de la leçon de musique, et aussi le babil amoureux.

C’est aussi un texte qui cherche à mimer au plus près le fonctionnement de la musique qu’il décrit, qui repose sur un thème, un fil directeur, mais laisse place en son sein à des moments improvisés, à des constructions harmoniques, des empilements, des ordres différents.

C’est une pièce (c’est-à-dire un morceau), pour autant de comédiens qu’on veut (en l’occurrence trois), avec ou sans musiciens (en l’occurrence avec).’’