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Libération sexuelle

+ d'infos sur le texte de Dorian Rossel
mise en scène Dorian Rossel

: A propos du spectacle

La Problématique


« Le point de départ des trois spectacles de la trilogie est le constat de l’effritement des grands cadres culturels unificateurs (ce qu’on a appelé les « méta-récits », comme le modèle familial, la religion, l’inscription idéologique, la centralité du travail, etc.). Àà l’époque, ces cadres permettaient une plus forte cohésion sociale et des repères sur lesquels l’individu bâtissait son identité. Qqu’en est-il aujourd’hui de l’être face à une désintégration du lien social, face à une logique individualiste et compétitive, face à l’éclatement du sens qui implique une construction de soi à tâtons, en privilégiant des modèles hétéroclites ?


  • Depuis le siècle des Lumières, l’idée de progrès donnait à l’humanité une perspective et à chaque individu un sens à sa vie, c’est-à-dire une orientation, un but, mais également une signification à son existence. Aujourd’hui, la référence au progrès est en crise. La quête de réussite individuelle trouve sa finalité en elle-même, sans référence à l’altérité, au désintéressement ou au bien commun. Vincent De Gaulejac, sociologue

Les Jours Heureux abordait cette question en réfléchissant au rapport entre l’individu et le groupe, mettant en scène une communauté de jeunes personnes qui devaient partager leur quotidien. Ceux-ci se confrontaient à la collectivité tout en étant traversés par des questionnements personnels sur leurs choix. Dans le deuxième volet Gloire et Beauté liquidation totale, nous avons resserré cette problématique sur l’individu lui-même en réfléchissant aux conséquences de ce flou identitaire et en nous questionnant sur les rôles sociaux proposés pour construire notre identité. Cela passait entre autres par la question de la théâtralisation de soi afin de chercher en l’autre les repères de son individualité.


Pour ce troisième et dernier volet, nous resserrons encore notre problématique et centrons le propos sur le point de vue interne d’un personnage : le monde intime d’un être humain en errance, après une rupture amoureuse, comme le reflet d’un macrocosme où chacun est amené à chercher sa place et du sens pour se (re)construire. »


Le Personnage et Le Choeur


« L’un des points de départ de cette création est l’univers fictionnel de l’auteur belge Jean-Philippe Toussaint. Nous nous inspirons de ses romans pour bâtir un personnage non pas rebelle mais observateur du monde. Un personnage dont l’expérience du monde est celle du flottement et du manque d’ancrage physique et psychique. Transparent au monde, cet homme regarde la vie se mouvoir devant lui.


Au-delà de sa solitude, il est confronté à un choeur. Il s’agit ainsi d’explorer le travail du choeur face à la parole du personnage et d’explorer le rapport de l’individu face à l’espace social. Le choeur a deux statuts: il est à la fois le miroir du personnage, étant constitué de passants anonymes, solitaires; il peut également représenter la masse solidaire, réconfortante, avec qui partager son expérience du monde. Le groupe d’acteurs permet de dépasser une vision purement individuelle pour atteindre une dimension plus générale et universaliser l’expérience de l’individu. »


  • Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est l’individu : chacun veut «s’exprimer», affirmer son originalité, se distinguer (avantageusement) de l’autre. L’épanouissement du soi prime sur l’intérêt du groupe. Pourtant cet individualisme cache mal le nivellement, le phénomène de masse.Pourtant, n’existe-t-il pas chez chacun, ne serait-ce qu’en rêve, ce désir d’appartenir à un groupe, à un ensemble avec qui partager quelque chose? Car pour former une communauté, il ne suffit pas que tout le monde fasse la même chose ; mille automobilistes, chacun dans sa voiture, pris dans un embouteillage ne font pas un choeur. Le choeur est une invention théâtrale grandiose. Traduisant un fait réel de société qu’on peut appeler consensus ou solidarité, c’est pourtant une fiction en ce sens que le sentiment collectif, l’opinion générale s’expriment ici spontanément en parole, collective, ce qui, en réalité est chose impossible. Iil réfléchit, il commente, il s’adresse lui-même aux personnages de la pièce, il dit « je » d’une bouche multiple. Cela donne des frissons. Werner Strub

La réalité de la représentation théâtrale


« Nous nous proposons d’intégrer dans notre fiction des éléments qui auront surgi lors de notre processus de travail, reflétant la réalité d’une mise en scène, ses coulisses (comme un théâtre-reportage), ainsi que des éléments réels de l’actualité qui feront écho au propos de notre pièce. Et le théâtre, qui est l’art de l’immédiat, peut également nous réserver quelques surprises, car il permet d’intégrer dans la pièce des éléments qui surgissent dans l’ici et le maintenant de la représentation, offrant la possibilité d’une mise à distance souvent ludique et d’une complicité forte avec le public.


Loin de nous l’envie de prendre la parole de façon égotique. Il nous semble important de parler de ce champ d’exploration qu’est une création, comme d’une autre forme d’errance en quête de sens et une réflexion intime sur la façon de se situer dans le monde. »

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