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Lettres d'amour de 0 à 10

mise en scène Christian Duchange

: Présentation

L’histoire : Ernest a 10 ans. Dix ans de vide : sa mère est morte le jour de sa naissance et son père a disparu. Dix ans d’ennui : sa vie avec sa grand-mère, prénommée Précieuse, n'a rien de très exaltant : école, goûter, devoirs, soupe. Pas de téléphone, pas de télévision. Seule distraction: une mystérieuse lettre que le grand-père d'Ernest avait envoyée du front pendant la guerre, une lettre indéchiffrable. Ernest est bon élève, solitaire, taciturne, pour ne pas dire muet. Jusqu’au jour où Victoire de Montardent arrive dans sa classe et jette son dévolu sur lui car Ernest est beau.




Note d’intention


C’est une traversée du désastre, une quête du père, des origines… Ernest, l’enfant, le héros de cette fable, tourne en rond dans sa vie en panne de sens. Le hasard vital d’une rencontre avec Victoire le pousse à se poser la question de son lien avec le monde et de sa place sur la frise du temps. Une véritable quête l’emporte et le métamorphose, entraînant sa progression dans deux directions à la fois, le passé et l’avenir.


L’enfant trouve du sens en l’avenir lorsqu’il accède à son passé cependant que chaque avancée lui permet de reconstruire ce passé manquant. Il déchiffre petit à petit les secrets de famille qui ressemblent quelquefois à des secrets de Polichinelle, il rompt les silences depuis trop longtemps installés.


Histoire contemporaine aux allures de conte, cette fable fabrique un de ces mythes nécessaires où l’on aimerait que la réalité rejoigne la fiction. Une quête qui malgré tout n’aboutira pas sous nos yeux ; Trop de bonheur deviendrait suspect. Comment ne pas raconter cette histoire d’amitié exemplaire aux enfants d’aujourd’hui, confrontés régulièrement à la barbarie des Hommes, largement exposée tous les jours au « 2O heures ». En réponse à leurs questions, à nos questions, sur les « pourquoi et pour qui grandir », nous souhaitons témoigner de cela sur le théâtre et raconter l’histoire.


Il nous fallait mettre en scène une forme romanesque et incarner cette parole issue du roman.
Nous sommes repartis de zéro ; Un espace vide pour du théâtre de récit, un temps de la représentation où les deux comédiens / conteurs s’approprient les émotions des héros dont ils relatent les aventures à la troisième personne et poussent leur narration aux limites du « jeu identifié ».


Soutenus, dans cette performance d’acteurs/conteurs, par la lumière et la musique, ils construisent une sorte de moment théâtral élémentaire qu’on pourrait qualifier de « cinéma à entendre ». Manière au passage de questionner les formes actuelles de représentations dédiées au public jeune.


Christian Duchange -Metteur en scène




Du cinéma à entendre : une dramaturgie musicale


La valeur ajoutée est cet effet en vertu duquel un apport d’infirmation, d’émotion, d’atmosphère, amené par un élément sonore est spontanément projeté par le spectateur sur ce qu’il voit, comme si cela en émanait naturellement[...]comme si son et musique n’étaient que l’ombre, l’émanation, le double de l’image, alors que cette dernière est vue à travers ce qu’on entend, et qu’elle est structurée, marquée, impressionnée totalement par le son. extrait de La musique au cinéma de Michel Chion


Lettres d’amour de 0 à 10, roman sur les origines, véritable scénario sur les filiations, est une belle histoire comme on les aime, avec tous les ingrédients d’un film « hollywoodien ». Porter ce texte au théâtre nécessite un traitement, pas inévitablement celui qui consisterait à transformer le texte en dialogue mais plutôt celui d’assumer le récit. Victoire et Ernest nous racontant le « film » de leur rencontre…de cette enfance où l’on doute des parents qui nous élèvent, où l’on redoute les secrets de famille.


Comment raconter ce film au théâtre ?


Comment retrouver la contradiction propre au cinéma : ce mélange du naturel et de l’épique qui rend possible à l’accès immédiat aux figures. Cela passe par un médium commun avec le théâtre : la musique.


Plus qu’un décor, la musique ajoutée au jeu de l’acteur amène un sens, un mystère. Un thème propre à un personnage lui donne un vécu, un présupposé immédiat : une histoire. L’univers sonore des protagonistes : un mélange de genre associant la symphonique, la chanson populaire et la rumba. Une musique de « citations » : « thématique » pour les personnages, les lieux, les situations et musique « générique » pour ce qui concerne les obsessions, les secrets, les drames des personnages.
Ni une illustration, ni une opposition mais un point de vue qui se donne sans second degré n’évitant pas la drôlerie et le mélodramatique du texte.


La construction d’un mythe que le spectateur fabrique avec les personnages le temps du récit. La musique devient le « cadre », permettant de se créer les images convoquées par la parole des comédiens…une couleur commune à tous…


Les figures de Victoire et Ernest deviennent exemplaires, porteuses des angoisses enfantines de chacun sur ses origines, ne donnant pour toutes réponses à nos doutes que l’évidence de leur fable, et un féroce appétit de vivre.


Stephan Castang, dramaturge musical

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