La cause est entendue: Charles Alavoine, assassin de sa maîtresse, est en prison pour
crime passionnel. Mais au-delà du verdict, il reste la vérité humaine. Dans une longue lettre
adressée au juge qui a arbitré son procès, Charles retrace son enfance paysanne, le
confinement de son existence, son veuvage, sa seconde femme régentant son quotidien
et l’omniprésente dictature maternelle. Entre bridge et dîners de notables, il affronte, droit
dans les yeux, le diagnostic écoeurant de son existence bourgeoise dont il n’a jamais été le
capitaine. Charles va chanceler dans une passion fusionnelle avec Martine, dont il voudra
tout posséder, même le passé. Dans un constant souci de comprendre et ne pas juger,
Georges Simenon a signé un texte démoniaque où la vie, privée de sens, ne s’accomplit
pleinement que si l’on en est conscient. Philosophie en lien direct avec l’existentialisme et
l’absurde selon Camus, qui distinguait trois sortes de héros : le rebelle, le don juan et
l’artiste. Les deux premiers sont plantés dans Alavoine et fusionnent sur scène avec le
troisième, l’acteur Franck Focketyn, époustouflant de vérité.