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Les poulets n'ont pas de chaises (La Femme assise) / Loretta Strong

+ d'infos sur le texte de  Copi
mise en scène Marcial Di Fonzo Bo

: Présentation

Parisien d’adoption depuis 1987, le comédien argentin Marcial Di Fonzo Bo fut élève de l’École du Théâtre national de Bretagne avant de travailler successivement avec Claude Régy, Matthias Langhoff – pour lequel il sera Richard III – Rodrigo García, Olivier Py, Luc Bondy…
Membre fondateur de la troupe du Théâtre des Lucioles à Rennes, il met en scène Copi, un portrait en 1998, puis au Chili Eva Perón de Copi en 2001.
Alternant ses activités d’acteur et de metteur en scène de théâtre et d’opéra (Honnegger et Salieri), il reste attaché à sa troupe et travaille essentiellement sur des auteurs contemporains : Fassbinder, Genet, Lars Norén, Leslie Kaplan, Philippe Minyana, Pier Paolo Pasolini et Copi, avec l’œuvre duquel il trace un chemin exigeant et inventif. Il fait ainsi entendre de nouveau le plus français des auteurs argentins, celui qui fit du français sa langue « maîtresse ».




Raul Damonte Botana dit Copi est né à Buenos Aires en 1939 dans une famille d’intellectuels argentins et décédé à Paris en 1987. Il se fait connaître dès son arrivée en France en 1963 par les dessins qu’il publie dans Le Nouvel Observateur. Il choisira la langue française pour s’exprimer dans ses romans et ses pièces de théâtre qui vont faire de lui une personnalité exceptionnelle dans les milieux culturels français des années soixante-dix. Auteur, metteur en scène, acteur, dessinateur – ses talents divers et multiples sont mis au service d’une dérision et d’un humour décapant traversant toutes ses activités. Revendiquant une marginalité assumée, il provoque et séduit, mettant sa fantaisie ironique et sa générosité au cœur de son œuvre. De La Journée d’une rêveuse en 1968 à son ultime pièce Une visite inopportune, dans laquelle il met en scène sa propre mort, c’est de lui qu’il parle sans cesse, entre l’Argentine et la France, témoin implacable de son époque mais toujours avec un regard tendre et décalé.




Une traversée de l’œuvre protéiforme de Copi, composée de deux pièces de théâtre, Loretta Strong et La Tour de la Défense, et d’un lever de rideau, Les poulets n’ont pas de chaises, joué et mis en scène autour des dessins, en particulier ceux de La Femme assise. Le provocateur des années soixante-dix - quatre-vingt semble encore plus « moderne » aujourd’hui, plus directement en prise avec notre monde, comme une sorte de précurseur, d’artiste-messie toujours entre rires et drames… De 19 heures à minuit passé, dans un lieu unique, il est possible de faire ce parcours en une fois ou par étape en suivant le guide, l’acteur et metteur en scène Marcial Di Fonzo Bo.
Pour ce projet, le Théâtre des Lucioles, en complicité avec le Théâtre Dromesko, a rebâti la Volière Dromesko, ce lieu forain et poétique conçu par Lily et Igor à la fin des années quatre-vingt. Son squelette se redresse, vêtu d’une nouvelle peau, et devient une immense lanterne magique où les dessins de Copi apparaîtront aussi vivants que les acteurs.
Des écrans circulaires et une superposition des rideaux, tulles et praticables dessinent l’enceinte de ce vaste lieu public rebaptisé « Oh ! Caracol ».




En lever de rideau, c’est autour des dessins dits de La Femme assise, qui firent les beaux jours du Nouvel Observateur puis de Libération, que Marcial Di Fonzo Bo et ses acteurs recréeront le petit monde de cette dame célèbre et de ses invités : ses amants, son double, sa fille… Accompagnés par la musique en live de Pierre Allio et de vidéo, les acteurs se retrouveront en interaction avec les dessins qui pourront eux-mêmes s’animer…
La cosmonaute Loretta Strong, meurtrière dès la première seconde de son monologue, apprend par radio que la Terre vient d’exploser. Livrée à elle-même dans sa capsule spatiale, chargée de faire pousser de l’or sur la planète Bételgeuse, elle se retrouve au milieu d’explosions successives, de celles des planètes qui l’entourent à la sienne propre.
C’est dans le corps même de Loretta que se poursuit ce voyage de science-fiction dont l’unique objet est de mettre en scène « la mort », à la façon de Copi, c’est-à-dire dans un rire permanent, dans une suite de cocasseries loufoques, dans un délire comme seul sans doute il en inventait, l’écrivant, le jouant et le mettant en scène.
On croise ici tous les compagnons fétiches de l’auteur, frigidaire et rats, boa et « waters », chauves-souris et perroquets… et toute une galerie de personnages, tout droit sortis de l’imagination de Loretta, avec qui elle dialogue avant de les faire disparaître. La mort, elle-même devenue un personnage, sera dévorée par des cannibales en provenance de Vénus… Un carnaval macabre mais réjouissant qui se transforme en une sorte de rêve-cauchemard géant et délirant qu’interprétera Marcial Di Fonzo Bo. En fin de soirée, Marcial Di Fonzo Bo propose avec Sale Crise pour les putes une présentation théâtrale des dessins de Copi les moins connus, là où il met en scène sur le papier son bestiaire, son univers fait d’escargots, de putes, de transsexuels, de « gueules d’humanité ».


Jean-François Perrier

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