: Présentation
Les Chevaliers de la Table Ronde est en 1867 [1] la première des grandes opérettes du «
compositeur toqué » - comme on le surnomme en référence à son oeuvre de jeunesse -
avec laquelle il inaugure le cycle de ses quatre chefs-d’oeuvre (suivront L’OEil crevé,
Chilpéric et Le Petit Faust).
L’ouvrage narre moins les aventures connues de Lancelot ou Merlin qu’il n’utilise un
monde imaginaire coloré d’allusions aux fééries du Moyen Âge. La présence luxueuse
d’un nombre important de personnages secondaires (en particulier quatre chevaliers au
caractère ridicule) permet à Hervé d’imaginer un spectacle ambitieux propre à rivaliser
avec certaines productions de l’Opéra-Comique. Au détail près que la scène des Bouffes-
Parisiens, plus exigüe, devait conférer à l’ensemble un coup d’oeil plus chaotique propre
à faire ressortir le grotesque de certains tableaux.
La musique des Chevaliers de la Table ronde reflète toutes les recherches de simplicité et
d’efficacité que l’auteur – à ce moment de sa carrière – maîtrise parfaitement. On y
rencontre les quatre éléments privilégiés du comique en musique : la parodie (celle des
genres sérieux ou de la musique étrangère), l’énergie rythmique, la virtuosité décalée et la
mélodie populaire. L’action – déplacée aux temps chevaleresques d’une Histoire de
France que le XIXe siècle vénère – confie aux dames un poids particulier : Mélusine,
Totoche et Angélique se partagent la vedette en caricaturant les caractères
prétendument féminins que sont l’amour, la jalousie, la cupidité et la sensualité. De leur
côté, Rodomont, Roland et Merlin donnent du courage une image bien émoussée.
Notes
[1] dans sa première version refondue en 1872.
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