J’avais tout d’abord écrit quelques scènes courtes que j’avais proposées comme «levers de rideau» dans quelques théâtres. Le projet ne s’est pas fait. Je les ai ensuite présentées sous un chapiteau à Saint-Denis parmi d’autres scènes courtes de différents artistes. C’était très concluant.
Jean-Michel Ribes et Matthew Jocelyn m’ont proposé, pour des raisons de production, de réunir ces textes. J’ai ainsi créé une forme de 1h15 pour trois acteurs et 20 lapins.
Cette commande est heureuse, car j’ai dû élaborer un style de spectacle peu courant et qui laisse toute leur incongruité à ces petites scènes. Bien qu’indépendantes les unes des autres, ces saynètes ont en commun les mêmes dérapages métaphysiques, une écriture ciselée, musicale mais extrêmement vivante, une fantaisie blessée, une légèreté non dupe d’elle-même. J’ai créé une pièce qui ne forme pas une fiction mais où les parcours des différents protagonistes subissent des glissements parallèles ; une dégénérescence glace et fend progressivement les charmantes petites histoires.