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Les Sacrifiées

+ d'infos sur le texte de Laurent Gaudé
mise en scène Stéphanie Loïk

: Note d’intention

Depuis quelques années, je travaille avec les élèves comédiens des écoles supérieures de théâtre. J’y fais des ateliers d’interprétation qui aboutissent toujours sur des présentations publiques. Je travaille avec ces jeunes gens des textes contemporains qui racontent le Monde qui nous entoure. Dernièrement, avec les élèves de troisième année du CNSAD (Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris dirigé par Daniel Mesguich), nous avons travaillé à partir de deux romans de Svetlana Alexievitch La guerre n’a pas un visage de femme et Les cercueils de zinc. Et, tout dernièrement, avec les élèves de deuxième année de l’EPSAD (Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique de Lille dirigée par Stuart Seide), sur La Supplication, Tchernobyl Chronique du monde après l’apocalypse de Svetlana Alexievitch. Cet atelier a été présenté à La Maison Folie Beaulieu, à Lomme et à l’Académie (Ecole Professionnelle Supérieure de Théâtre du Limousin dirigée par Pierre Pradinas). Cette représentation a donné lieu à une magnifique rencontre entre les élèves de l’Académie et ceux de l’EPSAD. Anton Kouznetsov et Pierre Pradinas m’ont proposé de diriger un atelier d’interprétation avec les élèves de deuxième année de l’Académie. Je leur ai proposé de travailler sur le magnifique texte de Laurent Gaudé Les sacrifiées.
Raïssa est une jeune fille qui vit dans les collines de la campagne algérienne. Elle est maudite. Sa mère est morte en couches, ce qui la souille à jamais. Elle porte en elle cette faute originelle. A travers trois générations de femmes (Raïssa, Leïla et Saïda), à travers trois époques différentes de l’histoire de la France et de l’Algérie, la malédiction se perpétue. Elle se décline sans cesse sous un nouveau visage : la guerre, l’émigration, la montée du fanatisme.
La lignée de Raïssa traverse ces tourmentes. Chacune de ces femmes lutte contre l’histoire, essayant d’échapper aux coups du sort qui renversent tout. Chacune, tour à tour, pousse le cri de révolte et de combat des sacrifiées.
Laurent Gaudé a choisi de raconter le destin de trois générations de femmes qui traversent la seconde partie du vingtième siècle. A leur chant tragique répondent en écho les choeurs des soldats, des émigrés et des villageois.
Ce texte essentiel de Laurent Gaudé va nous permettre de revisiter notre Histoire.
Celle de la France et celle de l’Algérie.
Celle d’une guerre dont on parle peu.
Celle de l’émigration algérienne en France.
Celle de la situation des femmes d’ici et d’ailleurs.
Avec ce spectacle choral, chorégraphique, nous ferons entendre, au Théâtre de l’Union, cette Tragédie des temps modernes.

Stéphanie Loïk

avril 2011

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