theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Les Présidentes »

Les Présidentes

mise en scène Solange Oswald

: Note artistique

Une affaire de langue. Il ne s’agit pas de violence réelle mais de violence dans la langue : violer la grammaire, détruire la langue officielle pour inventer une autre réalité.


Nous avons, d’un côté, toutes les institutions officielles du langage qui sont les machines ressassantes : Église, École, Sport, Pub, Chanson, Information ; celles qui redisent toujours la même structure, le même sens, les mêmes mots. De l’autre, l’envie irrépressible de saper l’ordre moral, le besoin impérieux de tromper l’ennui (même avec l’horreur), de se débrider dans les plaisirs les plus pervers.
D’un côté, un aplatissement de masse lié à la répétition du langage ; de l’autre, un emportement marginal, excentré vers l’inconnu (le nouveau). Un emportement éperdu qui pourra aller jusqu’à la destruction du discours. Les Présidentes tuent la petite Marie car elle invente sa propre langue imaginaire.


Prises d’angoisse par peur de l’inconnu, elles la tuent. Il s’agit de forcer la vision de la catastrophe de sorte que le spectateur tellement provoqué par la réalité décrite devra développer sa propre énergie. Cela ne se raconte pas. Il faut traiter les images choc, percer un mur pour trouver la vraie vie.


Dans une proximité absolue, au milieu de l’obscur, le spectateur assistera à une expérience ritualisée. Une mutation ou plutôt une transmutation va avoir lieu. Le spectateur sera pris dans le spectacle, dans une proximité étonnante comme un invité. Invitation à concevoir lui aussi, à être en “état” d’imaginer. Il sera par cette fascination, lui aussi, à l’origine du rituel ; puisqu’il y faut des officiés et des officiants. Nous assisterons donc à une étude clinique dont l’objet est : comment digérer l’autre par la langue ?
Apparaîtront donc dans cette obscurité (ce sera légèrement cauchemardesque) comme sur une table chirurgicale, trois figures de femme, trois figures de nos idéologies désastreuses.
On y verra la langue originale de Schwab iconoclaste, entre Rimbaud, Rabelais et Sade.


Selon notre vocabulaire scénique, nous créerons un espace où trois éléments seront indissociables : l’installation plastique et sonore, la lumière et le texte, incarné par les comédiens. Les Présidentes seront jouées par des hommes que l’on verra entrer et sortir de leurs “costumes-masques” parce que cela parle aussi du mensonge et de l’illusion.


Le ton sera tragico-burlesque car nous tenterons comme toujours par un rire possible une mise à distance de nos peurs. Sur les planches, chasser et purifier par la transe les malaises d’une société qui nous échappe.

Solange Oswald

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.