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Les Présidentes

mise en scène Laurent Fréchuret

: Présentation

L’histoire :


Les Présidentes… ce sont des gens qui croient tout savoir, et veulent décider de tout. Je viens moi-même d’une famille de présidentesWerner Schwab


Les Présidentes, ce sont 3 femmes, 3 vies minuscules fuyant leur misère en rêvant et délirant à voix haute jusqu’à atteindre au sublime, à la grâce, à l’innommable, à l’épouvantable. 3 figures issues de la « majorité silencieuse » qui se mettent à parler, et deviennent peu à peu sous nos yeux des figures antiques, transformant un fait divers en mythe.


Erna, Grete et Marie, sont trois petites-bourgeoises pétries de frustrations, rongées par de secrètes passions, Présidentes de leur égo, où chacune règne sur son nombril, ses fantasmes, son fragile petit domaine mental.
Erna, championne de l’épargne, est obsédée par son charcutier polonais Wottila et porte la charge de son fils alcoolique.
Grete, reine de la séduction, dont la fille a fui à l’autre bout du monde, se retrouve seule avec ses rêves de nymphomane.
La petite Marie, incarnation de l’innocence, règne sur le cloaque humain, en tant que spécialiste du débouchage manuel des toilettes, activité qu’elle pratique, en public, sans utiliser de gants.
Erna, Grete et la petite Marie se retrouvent dans la cuisine d’Erna alors que le pape parle à la télévision.
Pour oublier leur quotidien insupportable, elles basculent très vite dans un délire verbal et s’adonnent à un rêve éveillé, enivrées d’alcool et de leurs propres chimères. La surenchère est la règle du jeu, elles s’affrontent verbalement, puis physiquement avec une énergie inouïe sans jamais renoncer à leur increvable désir. Ce trio halluciné nous embarque dans son psychodrame terrible, hilarant et sans retour. Les Présidentes sont des monstres, des suppliantes, elles sont notre reflet.
Avec cette comédie catastrophe, Schwab nous pose ainsi à nouveau la question de notre capacité à nous entendre, à faire cohabiter nos désirs, à vivre ensemble.


La Langue :


En inventant une nouvelle langue, brute et sensible, dévastatrice, sauvage, pour faire parler, rêver et délirer ces Présidentes, Schwab nous invite à lutter joyeusement contre l’uniformisation du monde et de la pensée en résistant par le plaisir. Ce bucheron-sculpteur du langage et de la pensée fait œuvre de théâtre, cette éternelle entreprise à recycler la vie, à broyer les mots, à détruire les pensées officielles pour inventer une autre réalité. L’auteur nous propose un vaccin contre les langues de bois, les certitudes, les fanatismes, les fascismes de tous poils.


Le Jeu :


« La langue tire les personnages derrière elle comme des boites de conserve qu’on aurait attachées à la queue d’un chien. »Werner Schwab


Nous voilà invités à un étrange banquet, dans l’arrière-cuisine, dans une cave de l’humanité. Nous assistons à une réunion entre amies, où la conversation vire à l’épopée et débouche sur un rituel sanglant.


Ici les Présidentes cuisinent, découpent leur misère et font cuire leur langue dans l’enfer jubilatoire de l’expression. Elles balancent leur passé aux ordures, se rebaptisent sans complexe et réinventent leur destin, elles nous entrainent dans un voyage cannibale au bout de l’affabulation.


Les Présidentes sont des animaux sauvages dévorant les mots, des enfants en plein jeux, des miséreuses, des reines de 3 fois rien, des malheureuses de ce qu’elles sont, des jouisseuses de ce qu’elles auraient pu être, de ce qui aurait pu exister, des sorcières.


Les Présidentes sont un manifeste politique et poétique, une performance contre l’inexorable, une lumière dans la nuit fanatique, une fantaisie dans la catastrophe bien pensante. Un cri de protestation contre le monde des grammaires propres, des règles et des vérités imposées. Un coup de langue dans l’assiette bourgeoise. Une parole organique, libre.


Pour moi, mettre en scène Les Présidentes, c’est réunir 3 comédiennes vibrantes de la présence, du jeu et de la parole, Patricia Ide, Magali Pinglaut et Laurence Vielle, pour rentrer ensemble dans ce poème dramatique qui est une véritable machine à jouer.

Laurent Fréchuret – Saint Étienne

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