Les Muses Orphelines en V.O, accent V.F.

Jouer dans la langue de l’auteur, le français québécois, est un choix artistique. L’envie est d’entendre cette langue cousine, imagée, directe, parfois brutale, dépouillée de son accent, pour que les mots surgissent avec force, du fait de leur étrangeté.

Revendiquer l’héritage des années 70, cet appel à plus de liberté.

L’action se déroule à la fin des années 60. Le personnage central, Isabelle, met en scène une révolution familiale. Elle largue une bombe pour faire exploser la vérité, dissoudre le passé et passer à une vie nouvelle.
Ce drame intime pose la question de la liberté individuelle : s’arracher à son destin, s’affranchir des préjugés, remettre en cause la cellule familiale, accomplir son destin quelles qu’en soient les conséquences.
L’enjeu de la révolution morale des années 70 dont nous sommes les héritiers.

Visuellement, passer d’un monde à l’autre.

Le passage aux années 70 a été fulgurant. Pour marquer cette révolution qui court toujours aujourd’hui et renier le monde conformiste, on a vu les cheveux s’allonger, les vêtements s’élargir…
Le concept scénographique de nos Muses est celui du surgissement et de l’envahissement. Surgissement de la vérité, d’une nouvelle ère. Envahissement progressif de la couleur et des éléments extérieurs dans un univers austère, « cul béni » et figé.

Loin et proche.

Ces personnages entiers et tranchés nous fascinent par leur différente façon d’affronter une réalité familiale commune qui pourtant, à distance, nous met face aux mêmes reproches…ceux que nous pourrions faire à nos parents ?
C’est une histoire de notre temps mais pas d’aujourd’hui. La distance à la fois temporelle et géographique se doit d’exister pour aller au-delà de ce que raconte l’histoire.

C’est une comédie.

Le rire comme distance au drame. Une comédie pour tenir le pari de transmettre ce message parfois grave avec légèreté.