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Les Mots pour le dire

+ d'infos sur l'adaptation de Jade Lanza ,

: Présentation

C’est à un voyage dans le temps que nous invite l’œuvre de Marie Cardinal, « Les Mots pour le dire ».
D’abord, le présent du livre, qui a 40 ans à peu de choses près, rappelle la vie quotidienne des français des années 60, la condition de la femme et les luttes qui ont émaillé la société depuis. Il s’agit d’un écho à l’histoire contemporaine vu par le prisme d’une histoire individuelle de 1961 à 1968.
C’est le présent narratif du spectacle.
Ensuite, il y a le présent de l’action, la démarche de l’héroïne dans un cabinet de psychanalyste au fond d’une impasse mal pavée. C’est ici qu’elle découvre qui elle est, d’où elle vient et ce sera le point de départ d’un nouvel avenir… tellement inattendu pour elle. La femme du XXIème siècle lui devra beaucoup. Mais pour cela, il faudra affronter...
... le passé, enfin. C’est-à-dire le présent dans l’Algérie des années 30-40. Cette époque-souvenir est incarnée sur le plateau par la mère abusive, l’archaïque mode d’éducation où l’on dressait plus les enfants qu’on ne les élevait.
C’est le présent d’hier !
La gageure de ce spectacle est de faire coexister toutes ces époques, de rendre fluide les différents passages dans ces différents présents.
Mais il est peut-être temps pour moi d’expliciter (mot qui existe vraiment malgré sa laideur) la sentence par laquelle je termine toutes mes notes de mise en scène depuis presque 25 ans : « que la vie triomphe du verbe, voilà mon unique but ».
Pourquoi maintenant ? Pourquoi avoir attendu 2017 ? Parce qu’avec ce texte, cet éclaircissement s’impose à moi.
Parlons net, « Les Mots pour le dire » est un roman remarquable de profondeur (on a rarement autant fouillé une âme et un inconscient dans un livre), un ouvrage fondateur (auquel on doit plusieurs générations d’analystes et… d’analysés), un volume nécessaire qui avec un constat juste et presqu’objectif a fait avancer la condition féminine (et non féministe !)…
Il s’agit d’un livre primordial et historique, mais ce n’est pas un texte littéraire. C’est un livre écrit qu’il a fallu oraliser. J’ai parfois pris la liberté de substituer des mots (« joli » à la place de « beau » par exemple) dans un seul souci euphonique. Nous sommes là pour raconter une histoire et jamais, tant que j’y pourrai quelque chose, la forme ne prendra le pas sur le fond.
« Les Mots pour le dire » parle de l’enfance maltraitée, des traumatismes et des conséquences, pour certaines pathologiques, à l’âge adulte. Ce pourrait être terrible et noir.
Or, ce que nous racontons est la résilience, la rédemption, la guérison et l’espoir ; la voix qui montre la voie est celle d’une survivante.
C’est pourquoi j’ai voulu ce spectacle profond et léger, grave et optimiste… mais surtout drôle et plein d’espérance.
Le théâtre n’est pas là pour donner des leçons, il explique, il narre, il donne à voir et entendre !
Et si nous jouons « Les Mots pour le dire », c’est que nous sommes tous des rescapés.

Frédéric Souterelle

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