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Accueil de « Les Misérables »

: Présentation

Véritable cathédrale de la littérature, certes, pour autant, Les Misérables ne sont pas un monument figé, mais plutôt une somme d’échos vivants, vibrants. La compagnie de la jeunesse aimable, menée par Lazare Herson- Macarel, a eu envie de s’y plonger à corps perdu, en rêvant à une version « XXIe siècle », fidèle à l’esprit du grand poète. Tenter de transposer au théâtre et en 2021 le tableau de la misère sociale et humaine du XIXe siècle, un pari fou peut-être, enivrant à coup sûr. Qui seraient pour nous aujourd’hui « ces » misérables que sont Cosette, Fantine, Marius ou Valjean ? Les choses ont-elles changé ? La scène nous tend une fois de plus un miroir grossissant pour mieux rêver et concevoir peut-être une nouvelle utopie sociale.




À la fois épopée, drame social et roman d’aven- ture, Les Misérables sont considérés comme le sommet de l’œuvre de Victor Hugo et l’un des plus grands romans de la littérature mondiale. Comment porter ce monument à la scène au- jourd’hui ?
En écrivant Les Misérables, Hugo est porté par une idée : la misère est un enfer. Un enfer où les damnés sont jetés sans avoir commis aucune faute. Un enfer qui, contrairement à celui de Dante, ne répond à aucune justice, à aucune nécessité. Pour Hugo, la misère doit donc être combattue, et, mieux encore, elle doit être éra- diquée. Il est animé d’un sentiment d’urgence qui, cent cinquante ans plus tard, ne nous a pas quittés.
Donc l’action sera contemporaine pour nous, comme elle l’était pour l’auteur en 1845 lorsqu’il jette les premières lignes de son roman (« his- toire, d’un saint, histoire d’un homme, histoire d’une femme, histoire d’une poupée »). Il existe, maintenant encore, des Valjean, des Fantine, des Thénardier, des Javert, des Marius, des Cosette, des Gavroche. Nous reprendrons à notre compte, avec les armes du théâtre, le projet de Victor Hugo : faire une esquisse des bas-fonds, rendre visible l’invisible.
La société telle qu’elle est représentée dans Les Misérables est pareille à un volcan. Le dé- cor, ce sont des lieux clos, secrets, fermés, où la violence s’exerce loin des regards. Le corps social est comme une lave, qui souterraine, doit trouver le moyen de s’exprimer, de se frayer un chemin jusqu’à l’air libre. La barri- cade, c’est le cratère.
Nous savons depuis un an et demi que les questions de justice sociale, de solidarité, de lutte contre la misère et l’exclusion seront en- core exacerbées par cette crise. Si le théâtre peut lutter avec ses armes propres pour un monde plus humain, s’il peut bousculer quelques individualismes, troubler quelques satisfactions, éveiller quelques solidarités – alors il doit le faire. Sans attendre.

Lazare Herson-Macarel

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