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Les Jeunes

+ d'infos sur le texte de David Lescot
mise en scène David Lescot

: 4 questions à David Lescot

propos recueillis par Maylis Kohn

D’une certaine manière, Les Jeunes ont quelque chose du roman d’initiation…


Oui c’est un récit initiatique. Une initiation sauvage, sans règle ni méthode. A cet âge-là, on s’initie les uns les autres, il y a ceux qui s’autoproclament initiés, et ceux qui les suivent. Moi j’étais plutôt suiveur. À l’arrivée il y a plus de cabossage que d’enseignement, mais c’est ça aussi l’initiation. Sur certaines questions, comme celle de l’amour, idéal ou physique, les filles en savent plus long. On le voit dans la pièce, où l’une des filles apprend à un garçon terrifié comment on embrasse.
Et les initiations sont multiples là-dedans. J’ai écrit une scène où le groupe des garçons, Les Schwartz, sont précipités dans un festival de rock comme on lâcherait des enfants au milieu d’une forêt la nuit. Là, le modèle, c’est le conte. Il n’y a pas plus initiatique.


Avec cette pièce, n’est-ce pas aussi la question du vieillissement qui vous intéresse ?


Ca ne veut pas dire grand-chose « Les Jeunes », c’est pour ça que j’ai appelé la pièce comme ça. C’est un état, un monde en soi. Les personnages sont censés avoir douze ans, mais c’est trop jeune pour ce qu’ils font dans la pièce, il faut que les spectateurs ne trouvent pas ça très normal de se comporter comme ça ou d’endurer ça à douze ans. Mais ce n’est pas non plus totalement inconcevable. Et puis dès le moment où on les a saisis en « jeunes », ils le sont déjà moins, les voix muent, les épreuves laissent des traces, on n’est déjà plus ce qu’on est. C’est l’histoire d’un passage. Peutêtre pas encore le vieillissement, mais sûrement un peu moins de jeunesse.


Que pensez-vous quand vous dites que le théâtre est une affaire de fantômes ? Les Jeunes en sont-ils un exemple ?


J’aime beaucoup les fantômes : des êtres qui n’existent pas mais qui sont là, qui sont morts mais qui reviennent, qui parlent. Les fantômes peuplent les rêves aussi bien que les scènes de théâtre. Un personnage de théâtre c’est un fantôme. Il n’existe pas, mais il revient tous les soirs. On y croit quand on est enfant, puis on n’y croit plus, puis on y recroit, quand on a compris que l’univers du rêve et celui du théâtre étaient frères. Les Jeunes c’est sans doute une pièce de fantôme, comme un peu toutes les autres.


Qu’aimeriez-vous dire aux «jeunes» qui découvriront le spectacle une fois créé ?


Je vous en supplie, arrêtez de vous envoyer des sms pendant qu’on joue la pièce !

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