C’est juste après la guerre, trois hommes retrouvent une femme et la guerre reprend entre eux. Elle reprend violemment par le récit. Ce ne sont pas des héros, ce sont des êtres sans gloire. Pour ces personnages blessés, déboussolés, il reste la parole, l’urgence de dire, dire concrètement, sans complaisance et sans apitoiement, cette réalité violente, et aussi dire l’Amour et la Haine. Tout raconter avant que les souvenirs ne s’effacent et qu’il ne reste rien de ces quatre-là.

Taupin, Wolf, Constance et Noël reviennent de la guerre, celle-là ou une autre, peu importe. Ces « revenants » qui apparaissent et s’ajoutent les uns aux autres sur le plateau sont de bien étranges conteurs, tour à tour touchants et cruels.

Ils vont dire sans détour l’obscénité de la guerre, dans une langue sans fard, à la fois précise et chaotique, à la beauté singulière.

Entre peinture et écriture, entre farce et funèbre, Philippe Minyana « entre dans le tableau » et raconte ce qu’on y voit.

En puisant dans la réalité de témoignages bruts, de faits divers surréalistes, il tisse une fiction qui n’est ni comédie, ni tragédie. Et pourtant on rit, on pleure… comme les guerriers, on n’en sort pas indemne.