Le petit appartement de Rose, situé dans un quartier populaire, est le cœur battant d’une petite tribu féminine joyeuse, composée de quatre vieilles dames diablement bien organisées pour assurer leur survie... Dans des conditions précaires certes, mais c’est leur indépendance et leur autonomie qu’elles préservent en veillant les unes sur les autres.

Quand Victoria, la fille de Rose, annonce qu’elle souhaite placer sa mère en institution médicalisée pour la voir plus souvent et être rassurée quant à son état de santé, qu’elle ajoute vouloir vendre l’appartement, vider les meubles, faire des travaux, ce sont deux visions du bien vieillir qui se confrontent.

Nasser DjemaÏ (''Les Invisibles'') pose un regard sensible sur ces « gardiennes » qui déploient au quotidien toutes les stratégies pour éviter l’impitoyable modernité qui ne leur fait aucune place. Car il s’agit bien ici de la question du maintien de l’appétit de vivre. Avec la sincérité qu’on lui connaît, le directeur du TQI signe avec subtilité une allégorie sur la place des personnes âgées au sein de notre imaginaire collectif.