Par Philippe du Vignal
lundi 31 mars 2014
«Aliocha ne savait pourquoi il embrassait la terre, il n’essayait pas de se l’expliquer, pourquoi il avait un désir tellement irrépréssible de l’embrasser, de l’embrasser tout entière, mais il l’embrassait en pleurant, et jurait avec ivresse de l’aimer dans les siècles des siècles.»
Peut-on rêver un monde où nous, les hommes accepterions ce besoin irrépressible d’être vus tels que nous sommes dans nos profondeurs cachées et d’être mus par cette soif de l’autre : « tu es donc je suis » - des hommes tels que Dostoïevski ose les considérer dans leurs vertiges et leurs espoirs les plus fous ? Peut-on attendre du théâtre qu’il nous donne le courage de croire à ce monde-là, de le voir, de l’entendre, d’y goûter parce qu’une troupe de comédiens se serait réunie pour le manifester avec la chair, les combats, le talent apportés par chacun dans le chaudron...
Par Philippe du Vignal
lundi 31 mars 2014