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Les Femmes savantes

+ d'infos sur le texte de  Molière
mise en scène Macha Makeïeff

: Note d’intention

« Jouer Les Femmes savantes c’est évidemment le plaisir de retrouver la langue et l’humeur de Molière, à qui il reste une année à vivre lorsqu’il écrit, met en scène et joue cette pièce quasi testamentaire. Un homme fatigué, admiré, détesté, - vie privée, vie publique - mais qui garde son insolence et son goût de la provocation des ordres établis, qui se rappelle Gassendi et les élans hédonistes de sa jeunesse au Collège de Clermont, refuse le sectarisme et les esprits étroits, et se moque.


Plus que la misogynie, latente ou explicite que Molière fait entendre, c‘est cette terreur que provoque chez les hommes l’illimité du désir féminin qui m’interroge - ici désir de savoir, de science, de rêverie, et surtout le désarroi masculin qui s’ensuit. Les excès des femmes dans cette maison, folie érotomane de l’une, folie mystique de l’autre, folie sectaire de la mère, rébellion ardente de la cadette, envahissent l’espace domestique et le mettent en danger. La maison Chrysale vrille. Les femmes sont ici perdues dans différentes impasses face à ces maris dépassés, ces frères, ces amants hésitants, calculateurs, acariâtres, manipulateurs.


« Et je veux nous venger, toutes tant que nous sommes,
De cette indigne classe où nous rangent les hommes. »


Car il y a des complots, spéculations, petits intérêts à défendre du côté masculin. Membres de la famille pique-assiettes et installés dans la maison et séduisants prédateurs venus de l’extérieur, ils rivalisent pour tenir la place. Même l’amour ou ce qui en tient lieu est l’objet de calculs, de manipulations en tous genres.


« Du grec, ô Ciel ; du grec ! Il sait du grec, ma soeur ! »


Les hommes ne s’en sortent pas mieux que les femmes. Ils sont presque égaux en douleur, en impuissance, en confusion dans ce combat permanent qui pourrait facilement transformer en tragédie cette comédie au verbe fort et haut. Un verbe qui ne s’arrête jamais et qui demande des interprètes virtuoses et hantés.


Dans cette maison hallucinée, seuls la ruse, la fiction, le mensonge, le stratagème, le rire, la musique et quelques artifices, - c’est-à-dire le théâtre et ses armes - viendront à bout de la folie et de ses tourbillons. »

Macha Makeïeff

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