Les enfants, c’est moi sera l’aboutissement final d’une démarche de création participative autour des questions que soulève la relation enfant-adulte dans notre société, qu’elle soit abordée d’un point de vue intime ou de manière plus politique.

Pour cette prochaine création, mon souhait est de poursuivre ma démarche d’auteure, en continuant à me nourrir des allers/retours entre travail à la table et écriture de plateau. Pour être au plus proche des comédiens, d’une vérité des corps, des images que je développe et mets en scène.

C’est à Amélie Roman que j’ai demandé de m’accompagner car j’ai très envie d’écrire à partir de son personnage « clownesque ». Le personnage du clown incarne mieux que personne cette fusion de l’adulte et l’enfance. Il est à la frontière des deux mondes et il offre une liberté totale dans l’écriture. Il invite à une parole brute et poétique, sans tabou.
Nicolas Poisson, musicien-comédien- manipulateur-multi-instrumentiste sera aux côtés d’Amélie pour rythmer le récit, créer des espaces sonores et enrichir la construction dramaturgique comme un témoin complice et bienveillant.

Les enfants c’est moi développera une double parole : celle de l’adulte avec ce personnage de femme-enfant que j’imagine déjà mère. Pour raconter avec humour nos projections de grande personne, nos fantasmes qui voient toujours trop loin ou à côté, mais pour dire aussi nos manquements, nos contradictions.
Les enfants c’est moi racontera avec tendresse ces liens complexes qui nous relient à notre enfance, avec ses zones obscures, ses parts d’héritage inconscient…
Il y aura aussi dans ce spectacle beaucoup d’enfants. Des enfants perchés ici ou là comme des hirondelles sur un fil : les enfants des voisins, ceux du quartier, les enfants que Nicolas a adopté, ceux qui ont toujours été là depuis la nuit des temps et ceux arrivés à l’improviste.

L’écriture sera forcément imprégnée de tous les témoignages que nous aurons collectés, mais aussi des différentes expériences de La voix de l’enfant et de la création participative qui auront laissé en moi, je l’espère, une trace indélébile.

Les enfants, c’est moi, sera l’histoire joyeuse de tous ces enfants qui débordent. J’aimerais les faire rejaillir au plus profond de moi, les inviter à bousculer mes certitudes, chahuter mes convictions, qu’ils viennent me murmurer à l’oreille que nous n’aurons jamais fini de grandir ensemble.

Marie Levavasseur

novembre 2015