La pièce commence par une citation :

« Un enfant : A l’aide, à l’aide !
Où puis - je m’enfuir ? »
Médée , Euripide.

Et se termine sur ces mots de Joe :

« Joe entre. Il ne porte rien.
Joe : J’ai tout. Je suis la dernière personne au monde. Je dois trouver quelqu’un.
Il s’en va. »

Une mère demande à son fils, Joe, de mettre feu à une maison dans le nouveau quartier. Contraint , il accepte, et un enfant meurt dans cet incendie. De retour chez lui, sa mère nie toute responsabilité dans le drame. Joe s’enfuit avec des amis pour échapper à la police. C ommence alors un long voyage initiatique dans un monde qui se mble abandonné, désolé et gris , post - apocalyptique et quasi surnaturel . Ce périple prend rapidement une allure tragique ; il est fait de disparitions, d’apparitions et de rencontres. Le dénoueme nt n’en est pas moins optimiste : Joe se retrouve seul et cons idérablement changé, il sait qu’il doit trouver quelqu’un pour « réinventer l’être humain ».

La pièce est saisissante dans sa construction. Bond y aborde une grande quantité de sujets avec virtuosité, où la place du théâtre et de l’imagination reprend par t à notre monde, comme un chœur tragique. Dans ce gros plan sur le microcosme d’un adolescent, la pièce montre comment il est nécessaire de sortir de l’enfance pour prendre son destin en main, rester humain dans un environnement social autant corrupteur qu e corrompu, et échapper à la violence d’une société où les adultes ne sont pas toujours si fiables ou si bienveillants. S ortir du carcan familial pour mieux le comprendre et surtout pour inventer quelque chose de nouveau, quelque chose qui ne reproduise par les schémas de la violence ordinaire.