Cette adaptation de la pièce de Vinaver est la première jamais créée en Corée.
Elle a été donnée au SeongNam Art Center de Séoul en novembre 2006.
La compagnie Wuturi a considéré que le moment était venu, 50 ans exactement après sa création par Roger Planchon, de faire connaître ce texte aux Coréens. Le sujet de la guerre de Corée, s’il suscite moins de réactions aujourd’hui, reste au fondement de l’histoire contemporaine nationale. Sans oublier que le pays demeure divisé en deux selon les frontières ratifiées par l’armistice de 1953...

L’intrigue
L’histoire se déroule dans le village de Hu-Won et ses alentours. Les villageois se remettent péniblement du bombardement qu’ils viennent de subir, tandis qu’un groupe de soldats français erre aux environs. L’un d’entre eux, Belair, qu’on a cru mort, est découvert par une jeune Coréenne qui le rapatrie au village...

La mise en scène
Si le texte témoigne encore du parti-pris dominant en France à l’époque (le salut ne peut venir que de l’armée du Nord, communiste...), la mise en scène puise dans la culture coréenne ancestrale pour dépasser ce clivage. Inspirés par les rites chamaniques, les metteurs en scène Marion Schoëvaërt et Byun Jung Joo ont d’abord honoré la mémoire des morts des deux «camps». Leur adaptation penche ainsi plus du côté de la cérémonie collective que du discours politique bien qu’elle ne soit pas dépourvue d’une vision engagée. Une vision qu’on qualifiera de nationaliste, sans connotation péjorative, puisque c’est finalement de l’identité coréenne profonde qu’il est question.