: Les Coloniaux
Que dire à la France alors ? Qu’elle demande pardon ?
Non, non, sans aller jusqu’à la presque compassion, ça fait revanchard, et puis c’est très mauvais
pour la vésicule biliaire, surtout de nos jours.
Oui, que demander, alors, à la France ?
Qu’elle fasse le solde de 132 ans de présence, de préemption absolue sur tout ce qui bougeait en
Algérie ? Non, compliqué, trop de chiffres, bandes de requins dans les ministères des deux pays,
vas toi vérifier après.
Je crois que ce que j’ai envie de demander à la France, en fait, c’est juste un tout petit peu de
mémoire.
Mais de la vraie mémoire active, de celle qui dégrafe les commémorations, au-delà des cymbales
et des symboles. Nulle charité, nulle componction, surtout pas de repentance, car, tout compte
fait, coin de frigo, des restes de justice feraient très bien l’affaire.
Exactement, une mémoire du coeur, oui, bien étale, à ras de langue, à simple hauteur d’âme.
Aziz Chouaki, Les Coloniaux
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