theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Les Belles de nuit »

Les Belles de nuit

+ d'infos sur le texte de Magali Mougel
mise en scène Marie Provence

: Présentation

Michelle, aide-soignante spécialiste coiffure, s’apprête à affronter avec dérision ce que l’on appelle communément « la seconde phase de sa vie ». Accompagnée de son fils, elle assiste aux divers rites de passage qui marquent peu à peu son avancée dans l’âge - variation cyclique du tour de cadran inéluctable. Dans les vapeurs d’Elnett, s’engouffrent progressivement des souvenirs de son Algérie natale : vinyles, eau de rose et d’oranger, petits verres Blida... Au plateau, quatre comédiens interprètent cette fable poétique et malicieuse, sublimant la réalité déroutante de la vieillesse et la beauté des corps ridés. Ils y dressent le portrait sensible et sensuel d’une femme encore pleine de désir.


Avec les comédiens, nous tentons de créer ce mouvement inéluctable et cyclique du temps qui défile, ponctué de ces moments festifs qui pointent l’horloge du temps. Nous travaillons sur une écoute précise du plateau, une disponibilité totale, sans effet. L’adresse du jeu est organique, loin de tout psychologisme. Le théâtre s’immisce dans le récit pour jouer avec la temporalité, les images surgissent, rythmées par l’autodérision énergique et fantasque de Michelle. Dans la scénographie, chaque objet a son utilité pour servir les souvenirs de Michelle. Le spectateur passe du passé au présent, aidé par des espaces graphiques créés par la lumière. Ces espaces sont reliés par un tapis de terre, suggérant la matière de l’ensevelissement, mais aussi celle du souvenir algérien. Le paysage sonore de Benjamin Delvalle propose une diffusion multiple, composée de sons rétros, de gimmicks de guitare électrique, de battements dans les infrabasses et contribue à la dimension cinématographique. Il propose au spectateur de voyager dans ce que Michelle perçoit du réel, un road trip intime au fil des différentes étapes de la deuxième phase de sa vie. Marie Provence - janvier 2020


Les Belles de nuit tente d’ouvrir une focale sur ces corps qui disparaissent des espaces publics, des espaces de sociabilisation, des espaces culturels : ceux des personnes âgées atteintes de défaillance physique ou mentale – plus de performance, plus de rapidité, c’est l’entrée dans la décélération dans une société qui se veut toujours à la pointe. Comme si un certain type de corps n’avait plus droit de cité passé une certaine date cumulée à un certain nombre de handicaps.  Tenter de nommer ce premier jour où l’on a le sentiment de disparaître, prendre le temps de trouver ce qu’on appelle oubli, trou, perte de mémoire est devenu la première question poétique qui a organisé ce récit dramatique. Il fallait trouver une forme, une façon de raconter – capable de rendre compte poétiquement – ce trouble et la violence de cette disparition. Il ne s’agissait pas de singer ou d’imiter une parole qui se perd, se creuse, se cherche lorsqu’une personne est confrontée à certaines pathologies engendrées par un chaos de la mémoire. Je voulais comprendre ce qu’ésthétiquement les pertes et reconfigurations du temps et des souvenirs pouvaient ouvrir comme possibilité nouvelle dans l’écriture d’une fable : c’est-à-dire, comment de l’oubli surgit un inédit permanent, comment de l’oubli surgit une candeur nouvelle au monde. Mes yeux se sont posés tout contre le visage de notre personnage et l’histoire, je l’ai écrite à la hauteur de ce regard, je voulais raconter à la vitesse de la perception que Michelle a des événements qui se produisent dans sa vie. Magali Mougel - mars 2019

Marie Provence

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.