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Accueil de « Les Autonautes de la cosmoroute »

: Dans le rétro

“Pierre, notre guide des Alpes, depuis que le fâcheux mal de mer l’a abandonné, recommence à écrire ses mémoires, et il vient me demander de lui prêter “celle qui met loin des paroles”. Je suis resté perplexe assez longtemps avant de comprendre qu’il s’agit d’une gomme à effacer.”
Jean Charcot, Autour du Pôle Sud, Flammarion, 1912


“Nous dédions cette expédition et sa chronique à tous les cinglés du monde et tout spécialement au gentleman dont nous avons oublié le nom et qui au XIXe siècle, a parcouru la distance qui va de Londres à Édimbourg en marchant à reculons et en chantant des hymnes anabaptistes.”


“Plus les gens ont employé le mot folie en apprenant notre projet, plus ils l’ont rendu beau. Ils savaient bien au fond qu’il était un peu tard pour nous ramener sur le droit chemin.”


“Peu à peu, nous nous sommes persuadés agréablement que notre expédition dérivait, comme celle de Christophe Colomb. L’Amiral cherchait les Indes et nous Marseille. Il trouva les Antilles et nous Parkingland.”


“Les actes successifs d’une comédie qui nous fascine et dont nous sommes les seuls spectateurs.”


“L’autoroute n’est pas une ligne droite, mais une spirale et spirales aussi sont nos deux vies, et le vertige de ces lignes se croisent.”


“Les grands parkings qui ont des stations-services, (...) voient naître chaque soir une petite ville éphémère, changeante, qui n’existera qu’un seul soir et sera remplacée par une autre semblable mais différente le lendemain (...) et c’est la ville la plus internationale du monde avec des maisons bulgares, françaises, grecques, belges...”


“Nous nous délections de la présence de nos amis comme tout explorateur qui sort d’un long tunnel d’isolement et s’apprête à y retomber mais auparavant savoure les délices d’une rencontre et au passage, le rôti de porc, luxe véritable.”


“Parce que nous sommes heureux, et quelque reste ou effluves de la belle et longue nuit derrière nous incitent à faire comme si c’était la fête - c’est vrai aussi, que ce voyage est une interminable fête de la vie.”


“... et tout cela explique pourquoi nous tapons furieusement sur notre machine à écrire (...) ils sont nombreux en ce moment - qui viennent nous poser des questions, qui nous ont adoptés - afin de leur prouver que nous sommes en train d’écrire un livre sur l‘autoroute, afin aussi qu’ils ne soupçonnent pas ce que nous sommes en train de faire: écrire un livre sur l’autoroute.”


Les Autonautes de la cosmoroute, Gallimard, 1983

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