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Accueil de « Les Autonautes de la cosmoroute »

: Le projet

Julio Cortázar, argentin installé en France (de 1951 à sa mort, en 1984), cultive le mélange des genres, transgresse les frontières.
Inventeur de l’hypertextualité et de la microfiction, il pose sur le réel le regard incisif et neuf de l’exilé, faisant surgir la poésie de la banalité du quotidien. En 1982, sa femme Carol Dunlop et lui, se savent atteints d’une maladie incurable. Ils décident de faire leur dernier voyage ensemble, une tentative désespérée de dilater le temps. Le besoin d’être à deux, face aux assauts du monde, une dernière fois.
Pendant un mois, ils vont sillonner l’autoroute du sud entre Paris et Marseille en Volkswagen Combi, avec deux arrêts par jour sur les 65 parkings de l’autoroute, sans jamais la quitter. De cette expédition ahurissante et poétique, ils tirent un livre, entre récit de voyage et ode à l’oisiveté, entre autofiction et délire: Les Autonautes de la cosmoroute.
En écho aux récits des grands explorateurs, partant de l’observation scientifique, la chronique se fait chant d’amour, celui de l’un pour l’autre, celui qu’ils portent à la vie. Célébration du pur présent, le voyage, à rebours du temps, n’en révèle pas moins l’époque contemporaine. Trente ans après, avec le livre pour guide, notre collectif refait le voyage pour un spectacle que nous voulons libre et pluriel : adaptation littéraire, roman photo, théâtre documentaire, visions oniriques, écriture au plateau à partir d’improvisations des acteurs, projections de vidéos, de photos, volonté de mêler musique, textes littéraires, délires et réalité. Le livre et le voyage sont une matière de jeu pour les acteurs, le metteur en scène, la scénographe, le musicien et tous les gens participant au projet.


Sur les traces de Cortázar nous partons donc sur la route. Les répétitions “hors les murs” sont un jeu de piste: autre façon d’inventer la matière d’un spectacle en poursuivant l’expérience des créations précédentes, Le Repas de Novarina ou Villégiature d’après Goldoni. Entremêlant les textes de Cortázar aux matériaux glanés au fil de notre périple, nous revenons entre les murs de la salle de répétition, pour transformer cette polyphonie d’instants braconnés, d’éclats d’enfance, de digressions, et faire que la réalité produise la fiction. Au carrefour de la trivialité du monde et de l’illusion théâtrale.

Thomas Quillardet

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