« Quand nous avons commencé à discuter de ce projet des Amantes, la chose majeure que Joël voulait avoir sur le plateau, c’était un chœur. J’avais envie de mettre en relation ce chœur avec quelque chose de très réaliste, par exemple des projections de scènes de la vie en Autriche, à la campagne, à la ville, pour ancrer ce théâtre dans le quotidien. Finalement, on s’est retranché sur autre chose : une espèce de castelet qui serait une évocation naïve et un peu cynique de l’univers de ces jeunes gens en Autriche. Les cinq acteurs sont un peu les marionnettes de ce castelet. C’est une petite boîte entourée d’un cadre de scène sur lequel sont accrochées des images touristiques de l’Autriche. Au-delà se trouve un paysage très aquarellé qui représente des sapins, des montagnes… Le reste, c’est simplement un écran sur lequel vont être projetées des aquarelles représentant des climats floraux et qui viennent scander chaque scène.
C’est très kitsch. Le spectacle est volontairement cynique, provocateur. On est quasiment dans la caricature. Il y a une jubilation dans le rythme et la manière dont s’entrelacent les scènes. Les Amantes ressemble à ce que Joël aime bien faire : un spectacle violent, avec un grand éclat de rire à côté. »

In Journal de Théâtre Ouvert n°6 (janv-mars 2003)