Cette création mêle les portés acrobatiques, les sangles aériennes ; joue de l’interaction entre ces deux spécialités et s’articule autour de la rencontre de trois acrobates et d’un violoncelliste. « Le vol suspendu (une pièce acrobatique autour de Faust) » inspiré par le mythe de Faust et en particulier par le texte de Pouchkine, interroge les incohérences de la condition humaine, écartelée entre plaisirs immédiats et aspirations profondes.
Quatre corps, quatre âmes, quatre disciplines qui vont tenter d’apporter des réponses contemporaines à différentes questions :
— Qu’est-ce qui pousse l’Homme vers le chemin de la destruction et du crime ?
— Quels jeux de pouvoir, quelles manipulations met-on en œuvre pour assouvir nos désirs ?
— Que nous reste-t-il comme échappatoire ? Quels autres choix pouvons-nous faire ?
S’appuyant sur les personnages de Faust, Méphistophélès et Marguerite-Gretchen, le quatuor va tenter de peindre la violence des jeux de pouvoir qui s’exercent sur les corps en proie à la révolte et au désir. La rencontre entre un Faust tourmenté, épuisé par ses pensées et Gretchen, qui se perdra de l’avoir côtoyé, est le prélude à une relation difficile, placée sous l’emprise de Méphistophélès.

Le mythe de Faust

Le mythe de Faust né d’un conte du moyen âge a conservé au fil des Siècles sa puissance évocatrice, son étrangeté, son mystère. Il a depuis été un réservoir inépuisable pour les écrivains, les poètes, les musiciens ou les peintres et ici les acrobates de la compagnie EstOuest. Faust a vendu son âme au diable (Méphistophélès) moyennant jeunesse et pouvoir. Le Faust de Pouchkine est un héros sans illusion dans lequel peuvent se reconnaitre les hommes qui tentent d’approcher les secrets défendus, les hommes en quête d’idéal... On peut considérer que Pouchkine voyait en ces figures mythologiques une aide pour l’Homme contemporain pour s’opposer à une organisation étouffante, pour se libérer de son assujettissement à l’ordre établi, pour le contester selon un angle d’attaque qui lui serait propre... On peut également penser que Faust et Méphistophélès ne font qu’un : une partie de l’Homme recherchant la connaissance et la sagesse, l’autre le mal et le néant. Une Scène de Faust (1826) qui a largement inspiré les artistes de la CompagnieEstOuest est un court dialogue que Pouchkine imagine entre Faust et Méphistophélès sur l’ennui et les plaisirs éphémères de la vie...