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J'écoutais le bruit de nos pas

mise en scène Mathieu Desfemmes

: Deux textes, Deux solitudes, De l’imagination pour continuer à vivre

"Créer un spectacle en réunissant deux monologues de deux auteurs majeurs du Rio de La Plata, l'Argentin Eduardo Pavlovsky et l'Uruguayen Carlos Liscano, est le choix, original, peu commun, de Mathieu Desfemmes et Marc Soriano. Et ce choix s'avère pertinent. Des différences, certes, il y en a, mais aussi de nombreux points communs, une sorte de fil qui les relie l'un à l'autre.
A commencer par leur structure, identique. Il ne s'agit pas de textes linéaires qui raconteraient une histoire, mais de souvenirs, de tranches de vie assemblées comme une sorte de patchwork. Dans La mort de Marguerite Duras, un homme parle. En empruntant des chemins inattendus, il nous conduit vers certains moments de sa vie et les revit devant nous : relations avec sa femme, souvenirs de son enfance, évocation onirique du rire d'une ville toute entière, réflexions sur le suicide, la torture. Il nous invite à le suivre dans ses débordements. Et ce, dans une langue vivante, avec peu ou pas de ponctuation, en de longues phrases qui englobent un dialogue et se déroulent à l'infini, tenant le spectateur en haleine. Dans Le rapporteur, un homme parle. On comprend vite qu'il est détenu. Lui aussi raconte des souvenirs (sa femme, son travail, son arrestation) et son quotidien (des histoires qu'il invente pour maintenir un lien avec ses gardiens ou son voisin de cellule, son rêve de départ sur l'océan. Un rêve sous forme d'envolées poétiques. Pour survivre à l'enfermement. Pour tenter d'exister. La langue de Liscano est précise, épurée, avec une grande économie de mots. Elle est forte, empreinte de dignité lorsqu'elle révèle les pires souffrances. Dans les deux monologues, on retrouve les traces et cicatrices laissées par la dictature dans chacun des pays.
Dans les deux monologues, l'acteur campe plusieurs personnages et passe avec virtuosité, et souvent avec humour, d'un personnage à l'autre, créant ainsi ce qu'on pourrait appeler un "monologue dialogué". La mort de Marguerite Duras et Le Rapporteur, un rapprochement très judicieux. Une heureuse mise en regard."

Françoise Thanas, traductrice

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