Avec ce nouveau projet, nous poursuivons nos recherches sur le concept d’action unique en danse. Notre attention se concentre sur la plasticité des plis produits par les mouvements du corps. Nous décidons de commencer un travail à partir de l’action de « PLIER ».

Comparable au monde actuel, nous voulons expérimenter ce que cela signifie pour nos corps de danseurs : Le corps, comme principe métaphysique de la vie. Le tissu (l’étoffe) comme l’extériorité infini de la matière. Le travail d’écriture chorégraphique : « Cette zone du monde, c’est la matière première que je possède comme exigence d’avoir un corps. »

Plier/déplier, faire plier, s’infléchir physiquement lorsque le corps est soumit à la force de la nature, du destin. Comme un paysage fait de plis qui font apparaître la forme, le relief des montagnes, de l’eau. Comme les plis de la peau qui dévoilent la trace, la mémoire, l’empreinte du temps. Se pliez pour exprimer la résistance humaine, s’opposer à la volonté du plus fort, résister à la puissance, le pouvoir. « Plier ne s’oppose pas à déplier, c’est tendre-détendre, contractée - dilatée comprimé - exploser. Déplier c’est augmenter, croître, épuiser, diminuer, réduire. »

Nous confronterons ses actions pour laisser réagir la matière musculaire, organique, dans l’instant où elle perçoit. Au moment ou le mouvement se fait et laisse apparaître des courbes infinies et creuses, des espaces labyrinthiques, des allégories de la vie.

L’esthétique sera également en rapport direct avec l’action, loin du maniérisme cher à l’époque Baroque.