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Ceux qui nous arrivent

+ d'infos sur l'adaptation de Michel André ,
mise en scène Michel André

: Présentation

Par Michel André

Après avoir travaillé pendant trois ans (2013-2016) sur le burnout à l’endroit de ce que j’appelle l’état de sidération avec un groupe d’amateurs (enseignant, journaliste, urbaniste, éducateur, chômeur…) accompagné par des chercheurs, Marie Pezet, Bernard Stiegler pour créer To burn or not ? ; après avoir créé une conférence théâtralisée Ne laisse personne te voler les mots (2017) avec l’islamologue Rachid Benzine, pour replacer le Coran dans son contexte historique, philosophique et poétique ; j’entreprends aujourd’hui un nouveau chantier de création sur la question du climat et des migrations. Cette fois-ci, pour m’accompagner dans cette entreprise, j’ai demandé sa collaboration à François Gemenne, spécialiste de ces questions. Ce chemin, commencé en 2016, est bien l’idée d’explorer « des sujets à vif de grande nécessité », des sujets urgents à interroger et cela, chaque fois, avec des chercheurs qui accompagnent mes créations et me poussent à une réflexion plus grande et plus précise que je ne pourrais faire seul. Il y a pour moi, aujourd’hui, une urgente nécessité à créer dans mes formes artistiques des partages d’expériences qui ouvrent à de nouvelles voies de connaissances ; c’est-à-dire à travailler à une plus grande articulation entre les connaissances et leurs véhicules imaginaires artistiques.




Le désir de cette nouvelle création, qui met en son coeur ces tensions, a commencé quand un ami m’a fait découvrir le livre très fort de Pierre Demarty Le petit garçon sur la plage, l’histoire d’un homme qui ne peut s’arrêter de pleurer face à deux images qui le hantent. Celle, bien réelle, du corps d’un petit garçon, Aylan Kurdi, enfant kurde de trois ans retrouvé sur une plage de Turquie, image qui a fait le tour du monde ; et celle tirée d’un film de fiction, d’un bébé laissé seul sur une plage suite à la noyade de ses parents. Je souhaite dire moi-même des extraits de ce texte sur scène, sans affect, porter cette parole des larmes, de la colère, qui veut ne pas oublier tout en se tenant à distance du spectaculaire et du chaos de notre inhumanité, chaos qu’il nous faut sans cesse combattre.


Ce n’est pas le destin, le vécu des migrants que je veux explorer mais bien ce qu’ils révèlent, bousculent et disent de nous. Le désir ici est d’inverser la perspective et d’interroger notre place par rapport à la leur. Devenons-nous de plus en plus cyniques, insensibles à la douleur d’autrui ? Avons-nous déjà « assez de problèmes comme ça » comme je l’entends souvent dire. Je n’oublie pas, bien sûr, le rôle de certains médias qui amplifient le phénomène des migrations et s’amusent à jouer à l’endroit de nos peurs. Cependant, je veux répondre à ces « peurs obstacles », flots d’images spectaculaires par d’autres images qui disent un « nous-monde », un « nous-universel», sans frontières, et pour cela, il faut poser la question du climat qui est une question centrale et mondiale aujourd’hui.

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