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+ d'infos sur le texte de Jon Fosse traduit par Terje Sinding

: Trois pièces plus une pièce

C’était pourtant tentant, tant ses pièces ricochent, se répondent, d’en choisir des qui se ressemblent, des qui s’assemblent, comme si toujours il continuait une seule et même histoire, comme si... et pourtant non.


Celles-là.


D’abord des lectures, beaucoup et pas encore assez, puis le temps des doutes, des rires, silences, regards... pour finalement choisir de pas choisir. Pas avec la raison en tout cas, pas avec la logique, l’évidence, pas l’intelligence. Non, parce qu’encore et encore : l’émotion, le coup de coeur, la baffe, la fleur de peau... Alors, tant pis pour le trip triptyque... une autre fois, peut-être.


Celles-là plus celle-là !


Parce qu’on les aime, bien sûr, toutes et beaucoup, qu’elles sont différentes, qu’elles se ressemblent peut-être un peu, et puis sans doute aussi parce qu’on ne sait pas pourquoi...
Pas à nous d’en parler ; ni des trois ni de l’autre non plus, la plus courte, jamais montée en France, il parait... Pas à nous de paraphraser les éditos de la maison d’édition, de copier la quatrième de couv‘, de pomper les articles, les interviews piqués sur internet... Refuser... tant pis.


Les intentions de mise en scène... à la dernière encore on les cherchera.


Parler plutôt d’un espace unique, presque, d’un univers dépouillé comme son écriture, simple comme ses personnages... un plateau nu posé sur la scène nue d’un théâtre nu. Des murs de lumière et rien autour. Dessus, le détail, l’accessoire voulu par lui : un canapé, une table basse, un fauteuil... On changera les places à chaque pièce, peut-être aussi la couleur des housses... peut-être pas. Peut-être rien de tout ça à l’arrivée.


Parler plutôt des acteurs qui ne savent pas tricher, des acteurs humains qui aiment ne pas jouer, ne pas “faire du théâtre”, des acteurs du vide, du rien, des acteurs du silence, des acteurs du verbe être... des vagabonds.
En inviter d’autres aussi ; des acteurs embryons, des acteurs en devenir, des à peine adultes, des jeunes élèves du conservatoire... leur demander pardon pour la galère, pour l’aventure, pour l’inconscience... pardon et merci.


Donc, ne pas vendre la marchandise, juste avouer notre peur devant la beauté, la poésie de l’oeuvre.


Dire tout de même qu’on est bien d’accord avec ceux qui ont écrit que son théâtre se veut “une forme d’art minimaliste”, bien d’accord aussi avec ceux qui disent que “ses pièces sont souvent mélancoliques, mais invitent aussi à rire de notre maladroite humanité.”
Bien d’accord.

Francis Azéma

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