: Note d'intention
"Si la forme que prendra ce spectacle est encore incertaine, le fond est néanmoins très clair car il s’est avéré qu’instinctivement nous poursuivons la même démarche depuis notre première rencontre. En effet nous axons l’essentiel de notre travail sur la recherche de la connerie. Pourquoi rit-on quand quelqu’un pète ? Pourquoi rit-on quand quelqu’un glisse sur une peau de banane ? Il y a une jubilation profonde à voir (ou à entendre) un corps que la conscience ne maîtrise plus. Nos corps sont bien entraînés à marcher, parler, s’asseoir le plus possible comme les autres, à disparaître dans la masse des gens bien éduqués. Quand je glisse sur une peau de banane mon corps ne peut que suivre son instinct pour tenter de ne pas tomber. Je vais peut-être même échapper un cri alors que ça ne sert strictement à rien. Mon corps redevient unique. Paradoxalement, le témoin se sent proche parce qu’il réagirait de la même manière. C’est cette découverte qui provoque le rire. Il rit car il est surpris de rencontrer un corps, qui était déjà devant lui mais qu’il ne voyait pas et qui le renvoie immédiatement à lui-même. C’est parce qu’un corps devient unique qu’il devient universel. La connerie est une relation entre un corps qui se dévoile et des yeux (ou des oreilles) qui en sont les témoins. Le rire est la traduction de notre émotion de rencontrer profondément quelqu’un. Parfois même on pleure tellement on rit ; on n’est plus ni gai ni triste : on est ému. Et c’est tout et ça suffit."
Pierre Déaux et Mika Kaski
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.