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Accueil de « Le Bonheur (n'est pas toujours drôle) »

: Note d'intention

Un café. Une équipe de tournage en attente de travailler donc en déroute. Des anonymes dans ce café comme autant d’histoires à raconter pour peu qu’on s’y attarde et qu’on sache les regarder. Un café qui se transformera en dancing, en cabaret et pourquoi pas en fête foraine. Une saga fondée sur les petites histoires qui racontent la grande…


Jamais auteur n’aura été plus attentif à son époque et aux gens que Rainer Werner Fassbinder dans les années 70/80 (à part peut-être Almodovar en Espagne qui prendra en quelque sorte le relais après la mort prématurée de Fassbinder en 82 à l’âge de 37 ans). Boulimique jusqu’à l’épuisement, cinéaste, dramaturge, acteur et chef de troupe, l’impressionnante filmographie de Fassbinder - 40 films en 10 ans (une dizaine de pièces de théâtre sans compter ses nombreuses mises en scène et adaptations) a toujours été une source intarissable d’inspiration pour moi.


La « comédie humaine » de Fassbinder est une oeuvre construite pierre par pierre où chaque film a une fonction particulière et fondatrice. « Certains de mes films sont la cave, d’autres le salon, la chambre ou la cuisine mais j’espère qu’à la fin on aura une maison. » aimait-il à dire de son travail. Pour cette raison, j’ai toujours trouvé un peu frustrant de ne monter « qu’une » pièce de lui. Après avoir mis en scène la quasi totalité de ses pièces de théâtre, j’ai envie aujourd’hui de m’attaquer à son oeuvre cinématographique toujours extrêmement poreuse à son travail théâtral : « Je fais des films comme si je faisais du théâtre et je mets en scène au théâtre comme si je réalisais des films. »


Ce spectacle est un hommage au « monde de Fassbinder » comme les films dont je vais principalement m’inspirer (« Le droit du plus fort » ; « Tous les autres s’appellent Ali » ; « Maman Küsters s’en va au ciel ») étaient des hommages aux grands mélodrames de Douglas Sirk des années cinquante. Un hommage aux laissés pour compte trop souvent « marginalisés » par une société de plus en plus égocentrique et déshumanisée. Un hommage à l’engagement humain sans faille d’un artiste et de son équipe pour continuer à résister. En faisant des films. Et du théâtre. Prenez donc garde à la sainte putain…

Pierre Maillet

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