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Le Village de Cristal

+ d'infos sur le texte de Fernand Deligny
mise en scène Alexis Forestier

: Notes préparatoires

Ce qui importe n'est pas le cristal lui-même, la malédiction ou la promesse en tant que telles, mais bien ce qui se forme à l'intérieur du cristal, ce qui parvient à sortir par la fêlure, à s'épanouir ; l'inventio(n) qui pourrait surgir, sourdre du texte de cristal, "le monde qui commence", opposer au cristal un galop, une danse...


C’est la structure elle-même, la métaphore, la situation qui fabrique, invente une langue.


Le naufrage ou la dissonance consécutifs à l’échec d’une promesse ou d’un projet collectif : le village… Il n’y avait apparemment pas de construction du commun dans le village tel qu’il était en équilibre… c’est la venue du cristal, en tant qu’il constitue une menace, la venue d’un état ordonné, qui fabrique le lieu du commun et la possibilité d’une jouissance ou d’une danse, d’un désordre collectif qui s’oppose au cristal…


Avant ça ne fonctionnait pas dans le village, dit Gros… quand ça ne marche pas, il faut passer à autre chose… l’invention du cristal comme une possibilité d’effectuation de ce passage.


Le cristal une forme lisse parfaite sans scories ni aspérités, une forme de dénuement…


Une musique de cristal…


… et chercher ce que commun veut dire...


Le cristal est une dissonance, une rumeur, un bruit répété, « Gerücht », bruit au sens de rumeur, nouvelle incertaine… il s’agit qu’il se déplace, qu’il mute en un champ de possibilités musicales ouvert… la dissonance, le bruit répété, la ritournelle du cristal auquel répond le galop du village, sa précipitation, sa fuite…


« Ce qu’on voit dans le cristal c’est toujours le jaillissement de la vie, du temps et son dédoublement ou sa différenciation… » Il nous faudra montrer ce dédoublement du temps entre présent et passé…le présent - la menace et sa précipitation -, et le passé - l’image perdue du village et de sa tranquillité ou inexistence - … entre présent qui file (au risque de se dissoudre) et passé que certains veulent évacuer et d’autres conserver.


« Quand rien ne change vous vous estimez déjà heureux » dit le berger aux villageois en train de sombrer dans « Cœur de verre » de Werner Herzog.


Nous réfléchirons à la possibilité d’inscrire ponctuellement, d’articuler à la structure de la pièce des textes de Deligny concernant son désir de fabrication du commun, cette aspiration toujours renouvelée vers l’invention d’une vie en commun des hommes… Il s’agira là de textes qui viendront prendre place comme un pendant à la menace du cristal en tant qu’elle appelle une réponse, l’arrivée d’un désordre, et introduit une dimension collective apparemment absente du village.


L’ajout de textes annexes permettra d’établir un socle qui reliera le projet à l’ensemble de l’œuvre de Deligny, aux préoccupations plus explicitement éthiques et politiques qu’étaient les siennes.

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