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Le Tireur occidental

+ d'infos sur le texte de William Pellier
mise en scène Michel Cochet

: Présentation

Rodolphe, jeune ethnologue, part rejoindre aux confins des terres dites civilisées le Tireur Occidental, celui qui, du haut de sa muraille, a pour charge de barrer la route aux peuples barbares susceptibles d’envahir nos territoires et d’en menacer l’intégrité.


La mission de Rodolphe est d’observer. Il apprendra les méthodes de celui, qui sous le matricule KVV, tire sur tout individu se présentant à la porte. Il étudiera, grâce aux outils de la science, ces êtres qui, tels des insectes, viennent se cogner contre les parois étanches de notre Eden.


Apprentissage de l’effroi et de l’étrangeté, expérience de la solitude, observation de la misère, disparition soudaine du Tireur Occidental emporté par une fièvre mystérieuse puis rencontre avec Rad-jik, le sauvage recueilli et adopté…
Rodolphe en viendra à perdre ses repères mais jamais sa passion de l’inconnu et sa curiosité.


Une écriture au cordeau au service d'un imaginaire singulier, la prouesse d'une langue sans verbe jouant avec la puissance évocatrice des récits de voyage et la rigueur toute scientifique des premiers traités ethnologiques.


Au moment où nos démocraties occidentales agitent ou voient à nouveau s’agiter le spectre des invasions barbares, au moment où les murs se dressent de par le monde pour enclore les peuples dans leurs prés carrés de richesse ou de pauvreté, William Pellier propose une fable de fantaisie et de noirceur pour narguer nos convictions, épingler nos ridicules, notre cruauté et notre peur fantasmatique de l’étranger.
Tout en faisant référence au monde actuel, l’intelligence du texte est de déplacer l’action dans un passé incertain, celui d’un Occident triomphant et colonisateur, se nourrissant des récits héroïques des premières grandes missions ethnologiques. Un passé d’où semble surgi le personnage de Rodolphe en costume d’explorateur (le costume blanc), dont l’enthousiasme et la naïveté n’ont d’égal qu’une foi absolue en la science, en la vérité de la science et du progrès.


Le temps où l’on mesurait au centimètre le crâne ou la largeur des hanches des « indigènes » nous fait aujourd’hui sourire. Depuis la décolonisation, l’Occident a fait officiellement l’apprentissage du monde et de la multiplicité culturelle, mais les préceptes sur lesquels ont reposé de tels comportements, arrogants et somme toute ignorants, ne sont-ils pas encore vivaces, sous d’autres formes, avec d’autres conséquences ?
En télescopant les époques (celles des premières expéditions ethnologiques et celle, aujourd’hui, d’un marché mondialisé) pour mieux en éclairer les imbrications, William Pellier nous parle bien de cette réalité-là : celle d’un monde toujours scindé.
Il le fait au moyen d’un conte subtil et singulier avec un goût prononcé pour l’étrange et le farfelu sous couvert d’une rigueur toute scientifique ; une narration conçue pour exciter notre imaginaire, et mieux le prendre au piège de nos propres projections.

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