: Notes d’intention
Je ne peux pas répondre à vos questions dit Claire Lannes, la meurtrière,
au mystérieux interrogateur, car vous ne me posez pas la bonne :
celle qui contient toutes les autres…
Marguerite Duras place ses personnages devant le rideau de fer
du théâtre, car la représentation n’a pas commencé ou est, peut-être,
déjà terminée ou pourquoi pas, ne peut avoir lieu.
Ne restent alors que des questions sans réponses et si les mots sont
impuissants alors nulle issue, nul partage, nulle compassion.
Rien que la solitude de cette drôle d’amante dont la bouche, à l’image du
ciment du banc sur lequel elle est assise, n’arrive plus à nommer le futur
puisque l’amour salvateur appartient défi nitivement au passé.
Rien que l’enfouissement dans un monde sans traces, un monde de traces
pures. Peut-être ce monde de l’écriture, ce monde de liberté absolue qui
nous enseigne que raconter une histoire, essayer de comprendre une vie,
c’est défi nitivement en faire partie.
Alors si écrire, c’est vivre, reste la question toujours posée du comment et
du pourquoi.
Pour ma part, c’est en embrassant depuis le plateau des destinées de
femmes (Maria Callas, Dorothy Parker, Anna Magdalena Bach...) aux prises
notamment avec l’art et avec la vie.
Troublée par le personnage de Claire Lannes et fascinée par «l’inquiétante
étrangeté» des héroïnes durassiennes, j’ai proposé ce texte à Ahmed
Madani.
Dans la profondeur de l’écriture, au delà de la forme, dans les silences de
Claire Lannes et les mots de son mari Pierre, portés par l’obstination de
l’interrogateur, nous évoquerons ensemble la force de « quelqu’un qui ne
s’est jamais accommodé de la vie ».
Elizabeth Macocco
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