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Le Suicidé

+ d'infos sur le texte de Nicolaï Erdman traduit par André Markowicz
mise en scène Jean Bellorini

: Présentation

Union soviétique, fin des années 1920. En pleine nuit, dans un appartement communautaire, Sémione Sémionovitch, chômeur et miséreux, tente de soulager sa faim en avalant un saucisson de foie. Les quelques instants de sa disparition suffisent pour que sa femme croit à une tentative de suicide. Elle appelle à l’aide et voit débarquer toute une galerie de personnages venus s’approprier le funeste événement. Chacun défend sa cause, car « ce qu’un vivant peut penser, seul un mort peut le dire ! » Emporté malgré lui dans ce bal macabre, Sémione entrevoit la gloire posthume qu’on lui fait miroiter… En se tuant, pourrait-il enfin devenir quelqu’un ?


Dans la tradition satirique d’un Gogol, mêlant lucidité féroce et comique grotesque, Nicolaï Erdman convoque ici petites gens, notables, ecclésiastiques, commerçants – archétypes bouleversants et pathétiques – qui persistent à trouver un sens à leur existence bien que tous les repères en aient été détruits. Dans cette société meurtrie et asphyxiée, un simple mensonge peut révéler des impostures en chaîne, jusqu’à la déflagration finale.


Écrite à la charnière capitale des années 1920 et 1930, cette pièce fut interdite avant même d’avoir pu être jouée. Elle continue de retentir avec force tant elle recèle une critique virulente de tous les régimes politiques oppressifs ainsi qu’une réflexion mordante sur le sens de l’existence. L’histoire de ce petit homme pathétique qui se démène dans le chaos interpelle notre époque, nos désirs, nos résignations. Comment résister à l’oppression sans être un héros ?


Jean Bellorini et sa troupe de comédiens, chanteurs et musiciens s’aventurent dans cette farce politique aussi savoureuse que glaçante, à la mécanique implacable et aux allures de vaudeville. Le travail choral, la musique jouée sur scène, les costumes signés par Macha Makeïeff font jaillir l’humour et la folie d’une partition qui avance au rythme débridé de la traduction d’André Markowicz. Et à l’arrivée, quand les décors et les masques tombent, le théâtre demeure, comme une immense déclaration d’amour à la vie.

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