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Le Roi se meurt

+ d'infos sur le texte de Eugène Ionesco
mise en scène Georges Werler

: Notes de mise en scène

Plutôt souffrir que mourir.
C’est la devise des hommes
La Fontaine.


C'’est une fable qu’Eugène Ionesco nous raconte avec Le Roi se Meurt.
Il y avait bien dans un pays imaginaire un vieux Roi solitaire qui sentait dans sa poitrine battre un c'oeur qu’il croyait immortel.
Il y avait dans un pays imaginaire un vieux Roi solitaire qui croyait tenir dans son poing un pouvoir éternel.
Puis un jour, alors qu’il était très vieux, alors qu’il était très jeune, tout bascula dans l’anarchie et dans l’horreur : le territoire se mit à rétrécir, à se rabougrir, les frontières à reculer ; la population se réduisit en une nuit à quelques vieillards, à quelques enfants goitreux, débiles mentaux, congénitaux. Tout s’effondra. Ce fut la fin du monde et la fin d’un long règne.
Cet univers qui se détruit, c’est la projection du mental d’un Roi qui se désagrège, entraînant tout dans son néant. Pour que la vie reprenne, il faut que le Roi passe, que le Roi meurt afin que tous puissent hurler ensemble à nouveau : « Vive le Roi ! ». La Royauté, les Courtisans, l’Armée, le Peuple ne peuvent survivre et se régénérer qu’en abreuvant la nouvelle royauté de la mort de l’ancienne.
C’est donc à cette cérémonie, farce métaphysique du grand départ du Roi, que nous convie Ionesco. Il nous oblige à regarder de face ce qui nous fait si peur. Peu à peu, Bérenger Ier va se détacher de tous les liens matériels qui le nouent à la vie ; il va se libérer de toutes les entraves de ce monde et pourra ainsi entreprendre le dernier voyage. Il a accepté l’inéluctable, le grand rendez-vous avec la mort – mais va-t-il mourir ?
Un jour que Michel Bouquet et moi lui rendions visite, Ionesco nous a affirmé qu’il ne savait pas si Bérenger mourait, mais avec un sourire malicieux et tendre, il a ajouté ce qui est sûr, c’est qu’il disparaît.
Oui, Bérenger Ier disparaît et avec lui disparaissent un peu de nos inquiétudes, Ionesco nous fait rire de nous-mêmes, de nos angoisses, voire de nos terreurs.

Georges Werler

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