Aurelio est un dilettante, l'insouciance est sa devise. Mais l'air du temps impose un minimum de retenue et le voilà qui rempoche ses fantaisies pour décrocher le poste d'apprenti-vendeur chez Monsieur Lampadaire, chausseur pour dames. Une demoiselle, Camélia, qui passe, s'entiche des mules satinées et notre garçon, que son peton menu émeut, abandonne son poste à la poursuite de la gazelle. Il court après elle, mais un caillou se glisse dans le soulier et c'est toute une vie qui trébuche et se gâche…

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Note d’intention de Stanislas Cotton, auteur

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures - proverbe tzigane

Aurelio semble avoir perdu la raison. Voila que pour retrouver Camélia aux jolis pieds il prend la poudre d’escampette. Fini le temps de la retenue et du bon sens, il est prêt à tout pour retrouver la jeune fille si bien chaussé…. En vain. Sermonné par son patron pour son escapade, il reprend son travail et tâche de gravir les échelons sur « l’échelle du travail bien accompli ». Il tient quelques jours mais brûlant de retrouver cette Camélia à peine entrevue, il récidive, file avant l’heure, et bel et bien viré cette fois, s’en moque. Revoir la belle l’obsède, il la cherche dans la ville mais elle est insaisissable…
Aurelio enfile jour après jour l’habit de la rue et disparaît. Disparaît de notre monde.
Sournoise, la déchéance – cette tête de mule – l’emporte, pas après pas, jusqu’au coeur de l’hiver…

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Note d’intention de Vincent Goethals, metteur en scène

Avec Stanislas Cotton, nous sommes complices depuis longtemps. Ces dernières années, j’ai monté de lui Bureau National des Allogènes, Le Ventre de la Baleine et Si j’avais su j’aurais fait des chiens. J’aime son écriture tout à la fois poétique, ludique et politique ; il sait être drôle et sarcastique sur des sujets graves et grinçants… ce qui est assez rare dans les écritures contemporaines. Stanislas Cotton joue avec les mots, sa langue ludique et incisive se reconnaît entre mille. Elle dérive, cogne, frappe et nous emporte. Il nous embarque dans un monde, et nous surprend aux détours d’un destin ; une émotion nous envahit sans que jamais on ne s’y attende… Avec Le Roi bohème, il nous invite à suivre la lente dérive d’un jeune homme insouciant qui sombre dans la clochardisation, et l’on rit, et l’on pleure… une soirée d’où chacun sortira malgré tout le coeur léger et quelques questions en suspens…