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Le Premier

+ d'infos sur le texte de Israël Horovitz traduit par Eric Kahane
mise en scène Dimitri Dubreucq

: Note d’intention

Pièce « déjantée », absurdement « existentielle » et profondément humaine, Le Premier d’Israël Horovitz nous interroge sur notre rapport à la norme et notre peur primitive d’être rejetés. Le titre original donne le ton : The line ! Être sur la ligne , dans la file, le rang ! Avoir son classement, sa petite place, c’est être dans le monde, c’est exister ! Hors la ligne, point de salut ! Être le premier, oui ! Mais, si l’on n’est pas premier, qu’au moins l’on soit second, sinon troisième, en tout cas quatrième, mais surtout pas dernier et encore moins hors-ligne, hors-jeu, exclu !


La course à la première place, c’est l’arbre qui cache la forêt , la pointe de l’iceberg qui voudrait nous distraire et pourtant nous alarme sur notre manière d’être au monde et aux autres. D’être à soi-même.


Pour moi, tous les personnages de cette pièce valent plus que cette ambition partagée. Je les imagine « bordeline », hors-normes, peut-être plus qu’il ne transparaît dans le texte. Presque gênés d’eux-mêmes et d’autant plus soucieux de rentrer dans le rang. Et Stephen, le plus hors-norme de tous, est le seul à appréhender ce si difficile (et pour lui impossible) rapport aux autres et à soi-même. Fuyant sa sombre solitude, il se prête au jeu du premier parmi les premiers pour ensuite faire volte-face. Dans sa tentative désespérée de mourir le premier, il nous demande d’arrêter cette supercherie sociale. Est-il compris ?


Cette pièce contemporaine pour longtemps, et qui ne connaît pas de frontières, nous interroge : peut-on arracher Molly, Dolan, Arnall et Fleming à leurs peurs et leurs bassesses ? Stephen peut-il n’être que Stephen ? Molly n’être que Molly ? Simplement. Paisiblement.


Plus je lis Le premier, et plus je suis convaincu que cette pièce parle et porte plus loin que la somme de toutes ses drôleries, répliques, références et rebondissements dramatiques. Cette pièce possède l’alchimie des textes universels où chacun peut se voir comme dans un miroir, tout de suite et sans lumière parasite.

Dimitri Dubreucq

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