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Le Plan américain

mise en scène Bruno Marchand

: Notes d’intentions

Je suis un père désemparé par la perception virtuelle que se font mes enfants du réel. Je ne sais plus quoi leur transmettre. Peut être que la question ne se pose pas en ces termes. Mais je suis né dans une culture judéo chrétienne ou la finalité de l’existence revient à la descendance. A savoir : Que restera-t-il de moi après moi ?


Ce spectacle est destiné à un public jeune et à leurs parents. Comme si, osons le dire, nous étions tous dans le même questionnement partagé. Les parents ne savent quoi transmettre et les enfants attendent quelque chose qui ne viendra pas.


Je mettrai donc « l’adolescence » au centre de mes préoccupations comme si mon fils en devenait le concepteur. Autrement dit la mise en scène est le prolongement du point de vue des personnages du frère et de la soeur. C’est sous leur regard que nous suivrons le cours de l’histoire.


Ce sera enfin une comédie satirique traitant de la non transmission père-fils mais surtout du sacrifice de la mère… devenue absente.


A propos du travail théâtral


Nous sommes désormais dans un environnement qui confronte de manière permanente le réel et le virtuel, l’animé et l’inanimé, la présence et l’absence. Nous sommes donc dans une situation d’étrangeté, de circulations complexes, de gradations dans des formes de présence et non plus dans des oppositions tranchées. Le théâtre traduit cela à sa manière en créant ce trouble entre ce qui est vivant et ce qui est de l’ordre de l’inerte. Le recours aux nouveaux formats, à l’image support vidéo ou filmique, est donc le moyen de rendre compte du décalage entre le corps et l’esprit, le mort et le vif, l’environnement et l’individu, l’équilibre et l’instabilité d’autant mieux que l’utilisation de ce vecteur traduit par lui-même les images captées en images mentales. La traduction du réel n’est que la transmission du traducteur.


Dès lors comment s’approcher du réel sans le traduire ?


L’image : cliché ou instantané de modernité ?
Le spectacle s’inspirera de la photographie et de reportage de guerre, du cinéma, de la peinture américaine « Pop art » et de sa contre culture et jouera de ces procédés pour transfigurer l’histoire du plan américain.


A noter que les oeuvres de Jean Luc Godard « Le mépris » et « Matrix » d’Andy et Larry Wachowsky seront les totems iconographiques respectifs référentiels des parents et des enfants. Pourquoi ? Dans l’un il y est question de la désertification du sentiment et dans l’autre de la désertification du réel.

Bruno Marchand

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