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Le Pays lointain

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène François Rancillac

: De juste la fin du monde au pays lointain...

En 1990, Jean-Luc Lagarce écrit le magnifique Juste la fin du monde (créé tout récemment par Joël Jouanneau), histoire (déjà) de Louis (34 ans) retournant dans sa famille pour l'informer de sa mort prochaine. Dans "la profession", le manuscrit ne suscite alors qu'indifférence ennuyée ou dédain irrité : Lagarce le range au fond d'un tiroir, il lui faudra plusieurs années avant de pouvoir écrire une nouvelle pièce... Et c'est en 1995, quelques mois à peine avant de mourir, qu'il ressort ce manuscrit, mais pour l'inclure cette fois, quasiment tel quel, dans un nouveau et plus vaste projet qui en change complètement la portée : Le Pays lointain.


A nouveau donc, Louis (qui a maintenant presque 40 ans) décide de revoir une dernière fois sa famille. Mais ce retour à la case départ est alors l'occasion d'un immense retour sur soi, sur tout ce que fut son existence depuis son départ, sa fuite loin, très loin des siens et de sa ville natale, un immense regard jeté en arrière sur toutes ces années-là consacrées à s'inventer librement (croyait-il alors) une nouvelle vie, une autre famille, un autre destin...


Le projet de Louis (de Lagarce ?) est bouleversant mais fou : convoquer sur scène, une ultime fois, tous ceux et toutes celles qu'il a pu croiser durant son existence, que ce soit fugitivement ou durablement, qu'ils soient déjà morts ou encore vivants, de la "famille naturelle", celle dont on hérita, à "l'Autre famille", celle qu'on voulut s'inventer. Le projet est fou, il s'avère vite impossible : comment n'oublier personne ? Comment rattraper toute une vie ? Comment donner un nom à ce qui nous relie aux autres, malgré tout, malgré soi ? N'est-il pas aussi, sans se l'avouer (mais plus pour longtemps), une énième et dérisoire tricherie pour se rassurer encore devant l'inéluctable ?


Au terme d'une des œuvres dramatiques les plus riches et singulières d'aujourd'hui, Le Pays lointain est devenu ce magnifique rêve de théâtre impossible en guise d'adieu au monde, une dernière tentative, ironique et fière, joyeuse et désespérée, pour saisir enfin l'essence même de l'existence ici-bas, un ultime sourire avant le clic-clac final : rideau !


F. Rancillac
Octobre 2000

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