: Présentation
Rémy Barché a choisi d’ouvrir son spectacle avec une scène que Beaumarchais a retranchée de la version finale de sa Folle Journée, où l’on voit Chérubin et Bazile répéter une chanson bruyante et insipide. Figaro les interrompt brutalement et se lance dans une improvisation virtuose, sorte de slam délirant, pour leur démontrer comment enflammer une jeune femme : elle dit tout
de l’ivresse dans laquelle l’auteur a manifestement composé cette pièce ; nous avons peut-être besoin de l’énergie et de la liberté
du XVIIIe siècle. Beaumarchais résumait ainsi son oeuvre : Un grand seigneur espagnol, amoureux d’une jeune fille qu’il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu’elle doit épouser, et la femme du seigneur, réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu, que son rang, sa fortune et sa prodigalité rendent tout-puissant pour l’accomplir. Voilà tout, rien de plus.
La pièce est sous vos yeux. C’est peut-être un peu court et trop modeste, cela cache beaucoup d’intrigues et d’échanges secrets, tout un réseau de relations souterraines, de lutte des classes, de rivalité entre les sexes : ces billets doux piqués par une épingle, ces vêtements qui vous changent de nom et de genre. On danse sur un volcan, comme le disait Renoir à propos de La Règle du jeu. Heureusement un ange passe et Chérubin fait des entrechats malgré l’imminence de la catastrophe : ce peut être joyeux de résister, même en costumes d’époque !
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