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: Les Acteurs

Tout d’abord, il faudrait dire qu’en lisant le lien, j’ai beaucoup pensé au cinéma, à un certain cinéma, Duras évidemment, Garrel mais aussi Eustache, Rivette, ceci explique sans doute pourquoi j’ai rencontré ces acteurs, parce que le lien renvoie à ces univers là.


Françoise Lebrun


Françoise Lebrun a les yeux bleu pâle, et, lorsqu’elle s’installe à votre table, semble revenir d’un long voyage.


Avant de lire le texte que vous vous apprêtiez à lui donner, F. Lebrun vous questionne d’emblée et vous prévient : elle n’aime pas le naturalisme au théâtre. Quand vous lui dites que non, là n’est pas question, elle semble rassérénée.


F. Lebrun trouve Jon Fosse drôle, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
F. Lebrun est grand-mère,
la putain a vieilli.
Elle vous parle de Lou (Reed) et de David ( Bowie), comme s’il pouvaient venir boire un pot à la table d’à côté, et vous êtes surprise qu’ils n’arrivent pas.
F. Lebrun parle des gens de sa génération comme de survivants, évoque l’idée de transmission. On sent qu’elle aimerait vous donner l’utopie de ces annéeslà, d’une époque encore sauvage et innocente, rock’n’roll, loin du formatage ambiant.


Et le lien se tient à la lisière, dans ce retour sur utopie et qui n’est pas un retour sur investissement, mais un retour sur l’ engagement, chargé de la guerre, du poids des confl its, des rêves déçus ; un retour vers cette femme qui a vécu avec ce regard-là.


F. Lebrun aime beaucoup Marguerite Duras, dont elle vient de relire les textes. Elle trouve cela magnifi que , et dans sa bouche « magnifi que » est un mot qui sonne très bien, qui ondoie et chante, en chuintant doucement.
F. Lebrun vous quitte sous la pluie. Vous trouvez qu’elle ressemble aux actrices de Bergman, un air d’ Harriet Anderson, une beauté lasse et secrète, simple et radieuse en même temps.


Quand elle vous salue, elle semble porter dans son grand sac tant d’histoires qu’elle vous donne envie d’en découvrir d’autres pour elle.
Et bien sûr Le lien, pour commencer, sa voix, son visage :
« -La stupeur...cette stupeur que tu as si souvent vue et photographiée, c’est d’elle dont tu veux parler ? Est-ce qu’en moi tu la reconnaîtras aussi ? Est-ce que tu crois qu’au dernier moment, j’aurai cette stupeur dans le regard, ce voile devant les yeux ? »

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